Hocine Zehouane, avocat et ancien président de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), s'attend à un fort taux d'abstention aux législatives du 10 mai prochain. Contacté hier par nos soins, il a estimé qu'il n'y aura pas une forte mobilisation aux prochaines joutes électorales.
«Les citoyens ont été déçus par les promesses non tenues des anciens députés et ne croient pas que ça puisse changer pour cette nouvelle échéance», a-t-il fait remarquer. Il évoquera d'ailleurs la manière peu scrupuleuse avec laquelle les candidats comptent attirer les électeurs. «Les candidats sont en train d'acheter des électeurs dans des cafés au lieu d'essayer de consolider leurs programmes et de proposer des solutions concrètes aux problèmes des citoyens», souligne-t-il.
Selon lui, la seule motivation des candidats aux élections est d'ordre matériel. «Ils sont appâtés par le gain, en témoigne la guerre à laquelle ils se livrent depuis l'annonce des listes», accuse-t-il. L'avocat n'est pas convaincu de l'engagement des candidats aux législatives et donne comme preuve la non-consistance des programmes des partis politiques et leur non-implication
dans les difficultés quotidiennes des citoyens. «Les citoyens n'iront pas voter tant que les politiciens ne viennent pas à leur rencontre, ne s'attardent pas sur leurs préoccupations et ne leur donnent pas de gages d'un avenir meilleur», constate M. Zehouane. Il reproche d'ailleurs aux formations politiques leur incompétence et leur laisser-aller et ne comprend pas comment des partis, récemment agréés, s'engagent déjà dans les législatives alors qu'ils n'ont aucune expérience sur le terrain.
«Il n'y a pas d'encadrement des partis politiques, pas de propositions judicieuses et un réel attrait pour le matériel sans se soucier du peuple», déplore-t-il. Pour l'ancien leader de LADDH, les députés ne visent pas l'émancipation du pays et ont de toutes autres prétentions d'ordre pécuniaire et qui ne risquent pas de mener le pays vers quelque chose de solide. Sur un tout autre volet, M. Zehouane condamne le rapt des diplomates algériens au Mali et s'est dit fatigué de «taper sur le tambourin».
«Il faut intervenir sur d'autres échelles et ne pas uniquement dénoncer et condamner», propose-t-il. Le coup d'Etat au Mali, l'insécurité au Sahel et la circulation des armes auront forcement des répercutions sur l'Algérie, d'où la nécessité d'agir vite. «Il faut se poser des questions sur les raisons de l'apparition de groupes terroristes et prévenir de telles situations en renforçant la sécurité», préconise-t-il.
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Posté Le : 18/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Cylia Lateb
Source : www.letempsdz.com