Algérie

«Il n' y aura pas un second FIS en Algérie»



«L'islamisme en tant qu'idéologie, celle qui a tenté de s'imposer au début des années 1990 dans notre pays, n'existera plus jamais en Algérie», a affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d'une interview exclusive accordée à l'hebdomadaire français Le Point dans son édition de ce jeudi3 juin 2021. Un avertissement aux aventuriers qui tentent de déstabiliser le pays. Une mise en garde et une menace à peine voilée à ceux qui tirent les ficelles à l'ombre des manifestations populaires et qui veulent faire revivre à l'Algérie les années de douleur et de braise, alors que le peuple a payé un lourd tribut durant cette période. L'allusion est aussi claire et limpide que de l'eau de roche. Le mouvement Rachad, constitué à l'étranger des résidus de l'ex-FIS dissous et ses relais, sont avertis. Des parties dérangées par le fait que l'Algérie renoue avec la stabilité et la sécurité. Pour rappel, dans son numéro du 4 mai, la revue El Djeïch, sous l'intitulé «Résidus de la cinquième colonne», s'en est violemment pris à «certains genres d'hommes qui, le moins que l'on puisse dire, sont atteints de délires hallucinatoires, d'hérésie et qui font oeuvre de charlatanisme». Faisant référence à l'organisation islamiste Rachad, la revue a parlé d'un «mouvement terroriste issu d'un parti qui a engendré destruction et désarroi dans le pays durant toute une décennie et qui continue de prôner le califat islamique à travers des idées criminelles et terroristes, contraires aux lois et aux préceptes de l'Islam». Un mouvement qui, selon la même source, «se prétend islamique mais qui fait alliance avec des mouvements laïcs avec qui il ne partage aucun facteur commun». En effet, l'islam politique n'a pas renoncé à son projet d'islamisation de l'Etat et de la société. Il a simplement changé de stratégie. En tant que mouvement d'opposition, les islamistes ont longtemps mené le choeur dans la dénonciation de la répression étatique à l'égard des musulmans, que ce soit aux mains de leur propre gouvernement ou à l'initiative d'autres Etats à travers le monde. En revanche, le président Tebboune a considéré que l'islam politique tel que celui qui s'est développé durant ces dernières années en Turquie, en Tunisie et en Egypte ne constitue aucune menace rappelant que nul n'est au-dessus des lois de son pays. «L'islam politique a-t-il bloqué le développement de pays comme la Turquie, la Tunisie, l'Egypte' Non. Cet islam politique-là ne me gêne pas, parce qu'il n'est pas au-dessus des lois de la République, qui s'appliqueront à la lettre», a-t-il affirmé. Or, ce sont en général ces partis installés à proximité du pouvoir et qui prétendent, sans pourtant y arriver, à exercer le pouvoir. Des partis qui prennent le régime du Parti de la justice et du développement (AKP) du turc Recep Tayyip Erdoðan,, comme un modèle à imiter. D'autres veulent s'en inspirer pour l'adapter, d'autres encore l'étudient pour refondre le modèle dans leur expérience et pratique du pouvoir. Si en Egypte, le Parti liberté et justice de Mohamed Morsi a proclamé sa proximité avec l'AKP, dont il a fait l'éloge pour sa bonne gouvernance, en Tunisie, le mouvement Ennahdha et son dirigeant Rached Ghannouchi ont affiché leur adhésion à l'exemple turc, dont ils vantent les vertus démocratiques et les performances économiques.
Or, les Tunisiens, au même titre que les Egyptiens, vivent, ces derniers mois, au rythme d'une crise institutionnelle itérative. La raison est dans l'incompatibilité de nature entre islamisme et démocratie, et la volonté dissimulée de noyauter les institutions républicaines et les soumettre à une loi supérieure. Heureusement que parler à la majorité des Algériens d'instauration d'un Etat islamique, c'est comme parler de corde dans la maison d'un pendu.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)