Algérie

«Il n'y aura pas de changement de monnaie»



Mis particulièrement au-devant de l'actualité, le ministre des Finances a apporté, enfin, des éclairages sur quelques-unes des questions majeures qui agitent l'économie financière du pays.C'est d'abord par ce brûlant sujet du manque de liquidités dans les bureaux de poste que le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a tenté, hier sur les ondes de la Chaîne 3, de lever les équivoques qui s'amoncellent. Comme l'Algérie est un pays qui privilégie le moyen de paiement en cash, cela induit la demande de beaucoup de liquidités, notamment depuis le début de la pandémie, jusqu'à donner lieu à la crise que le pays connaît depuis plusieurs mois, a expliqué le ministre, avant d'assurer que son département est en train de «mettre tous les mécanismes possibles pour répondre aux besoins en liquidités».
Ceci en plus de mesures «plus radicales» dont l'injection de liquidités, et ce, par la mise en circulation du nouveau billet de 2 000 dinars, mais sans expliquer si cet argent vient «remplacer» l'argent qui était déjà en circulation ou de la nouvelle liquidité injectée sans contrepartie. En tous les cas, le comité de veille, mis en place pour juguler cette crise de liquidités, travaille pour répondre aux différentes demandes des bureaux de poste, malgré l'étendue du territoire qui impacte l'acheminement dans les temps de la liquidité, et, à chaque tension, le comité prend en charge le bureau de poste concerné et de «répondre aux besoins au cas par cas», a ajouté Aymen Benabderrahmane pour ensuite confier qu'à compter de la semaine prochaine et à la veille du mois de Ramadhan, une grande quantité d'argent sera mise en circulation et ainsi «mettre fin à ce stressant phénomène».
Puis au ministre de justifier l'impossibilité désormais signifiée aux commerçants d'ouvrir des comptes postaux, et de fermer ceux déjà ouverts, ceux-ci étant une des raisons qui privent les citoyens de liquidités, à le croire. Autre interrogation sur laquelle le ministre des Finances a livré une réponse tranchée, c'est celle émise par plusieurs spécialistes des questions financières qui conseillent de carrément «changer de monnaie» pour, d'une pierre faire deux coups, et mettre fin à la crise des liquidités et en finir avec le circuit informel et les colossales sommes d'argent qui échappent au circuit financier «légal». Cela ne saurait être une option, a donc tranché
M. Benabderrahmane en mettant en avant l'argument selon lequel les billets et les pièces d'argent ont une durée de vie légale de dix ans, et puis le fait de conserver le dinar comme monnaie nationale signifierait, toujours selon le ministre, que le pays est stable. Des questions qui animent la vie économique du pays, le ministre des Finances fera état également de ce qu'il appelle «le regain de la liquidité bancaire depuis le mois de janvier dernier» qui, rappelons-le, a atteint un niveau que d'aucuns parmi les spécialistes des questions financières et monétaires ont jugé «inquiétant» il y a quelques semaines, lorsque la Banque d'Algérie informait que la liquidité dont disposaient les banques n'était que de 612 milliards de dinars en novembre 2020 après avoir chuté à moins de 500 milliards de dinars deux mois plus tôt.
Aymen Benabderrahmane est finalement intervenu sur plusieurs questions, comme par exemple cette «énormité» qui fait état du «dernier recensement de la population fiscale effectué il y a trente ans» ou encore de l'IRG qui représente 43 à 45% du revenu de la fiscalité ordinaire de l'Etat. Un peu pour illustrer, sans doute, quelques unes des raisons qui font que l'économie nationale ne tourne pas très rond.
Azedine Maktour


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