Le suspense plane toujours sur la participation du PrésidentBouteflika au sommet fondateur de l'Union pour la Méditerranée, prévu àParis le 13 juillet prochain.
Interrogé mardi sur le sujet lors de son point de pressehebdomadaire, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, s'estcontenté d'affirmer que «la décision n'a pas encore été prise» et promis que la«presse en sera informée quand elle sera prise».
La seule certitude que l'on a pour l'heure est quel'Algérie sera néanmoins présente à un niveau ou à un autre à ce sommet, etcela en vertu du principe rappelé par Boukerzaza que«l'Algérie ne peut pas tourner le dos à ce projet qui est lié à l'avenir de la Méditerranée». Entoute logique donc, notre pays écarte la politique de «la chaise vide» queMouammar El-Kadhafi a recommandée aux pays arabesriverains de la Méditerranée.
Mais si Bouteflika ne s'est pasrangé sur la position radicale du guide de la Jamahiriya, il n'enpartage pas moins avec lui quelques-unes des préventions qu'il cultive contrele projet, mouture version Union européenne, qui sera au centre des débats dusommet de Paris.
Il ne sera pas question, croyons-nous savoir, pourl'Algérie d'accepter le projet d'Union pour la Méditerranée telqu'il est envisagé par l'Union européenne. L'accord donné par notre pays auprincipe de la construction d'une Union pour la Méditerranée a été eneffet accompagné d'un questionnement sur certains points dont les Européensfont l'assise du projet. Abderrachid Boukerzaza a confirmé que notre pays est toujours enattente de clarifications sur ces points. Il semble que ce soit le Premierministre français François Fillon, attendu pour effectuer une visite officielleà Alger les 21 et 22 juin, qui est chargé de les apporter.
Pour l'Algérie, il est question d'obtenir l'assurance quel'Union pour la Méditerranée ne soit pas l'instrument d'une normalisation desrelations entre Israël et les Etats arabes, partie à cette Union, sans quel'Etat hébreu ne cède en rien sur sa politique àl'égard des Palestiniens et continue à ignorer le plan de paix global que lui aproposé la Liguearabe. Tout comme elle veut celle qui engagera l'Union à ne pas adopter uneposition qui sacrifierait la cause du peuple sahraoui en prenant fait et causepour la thèse marocaine.
En confirmant que l'Algérie se pose des questions, le porte-paroledu gouvernement a éludé ces deux délicats problèmes éminemment politiques, pourn'en citer que ceux concernant le financement et la dimension humaine desprojets économiques liés à l'UPM. Il s'agit de savoirmaintenant si les clarifications que donnera François Fillon au Président Bouteflika seront celles de la France, pays hôte du sommet,seule, ou celles de toute l'Union européenne.
Il reste que l'on ne peut que regretter qu'un projetambitieux initialement ait été réduit à n'être qu'un processus de Barcelone bis,par lequel ses promoteurs européens entendent faire prendre en compte et encharge les préoccupations essentielles pour l'Europe en Méditerranée par lesEtats du Sud, en contrepartie de quelques miettes économiques et financières.
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Posté Le : 19/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com