Algérie

« Il n'y aura pas de bases américaines en Algérie »



« Il n'y aura pas de bases américaines en Algérie »
La conférence de presse animée hier au siège de l'ambassade américaine à Alger, par le chef du commandement militaire des Etats-Unis d'Amérique pour l'Afrique (Africom), le général William E. Ward, a un grand mérite : celle d'être très claire sur au moins quatre questions centrales qui ont, pendant longtemps, fait couler beaucoup d'encre. Le premier point traité par l'officier supérieur américain a été de faire comprendre, une fois pour toutes, que la menace terroriste au Maghreb et au Sahel n'est pas une vue de l'esprit.Tout de suite après, le général Ward, qui venait tout juste d'être reçu par le président Bouteflika, a balayé d'un revers de la main l'idée selon laquelle le siège de l'Africom sera installé, à moyen terme, en Afrique. « Permettez-moi d'affirmer qu'il n'y a pas de plans pour transférer le QG de l'Africom en Afrique. Celui-ci demeurera en Allemagne dans le futur prévisible. Les employés qui gèrent nos programmes et man'uvres continueront à effectuer des voyages en Afrique avec l'accord des pays hôtes et retourneront chez eux à la fin de nos activités avec nos partenaires », a-t-il précisé. Dans ce contexte, le général Ward n'a quand même pas omis de rappeler que l'armée américaine dispose d'un petit pied-à-terre à Djibouti. Le général 4 étoiles ' qui a donné la preuve que même un très haut gradé de l'armée de la première puissance mondiale pouvait avoir de l'humour ' a par ailleurs nié toute intention de son pays d'établir des bases sur le territoire algérien. Mieux, le commandement de l'Africom a soutenu que l'armée américaine n'enverra pas non plus de soldats pour combattre le terrorisme au Sahel. « Je n'engagerai pas de troupes militaires au Sahel », a-t-il assuré. Néanmoins, le général William E. Ward a fait savoir que « les Etats-Unis d'Amérique sont prêts à aider les pays dans le domaine de la formation et en leur fournissant du matériel. Cela, bien entendu, à condition qu'ils en fassent la demande ». S'agissant des relations entre l'Africom et l'Algérie, l'officier supérieur américain ' comme il fallait sans doute s'y attendre ' n'a pas été très bavard. Il a préféré plutôt parler de sport et présenter « les félicitations de l'Africom à l'équipe nationale algérienne de football pour sa brillante qualification pour la Coupe du monde 2010 ». De plus, il a montré de grandes qualités en matière de diplomatie. La preuve : il a réussi à surfer avec brio sur pratiquement toutes les questions posées par les journalistes concernant le dossier de la coopération militaire entre l'Africom et l'ANP. La remarque est valable autant pour l'objet de ses discussions avec les autorités algériennes que concernant la nature et l'étendue de la coopération militaire algéro-américaine.L'Africom soutien le leadership de l'AlgérieEt il n'est pas faux de dire que le général Ward n'a rien lâché aux journalistes. Il a juste concédé des informations sommaires du genre : « La coopération entre l'Algérie et les Etats-Unis comprend différents niveaux dont l'échange d'informations. » Mais cela confirme déjà que la coopération entre les deux pays est pour le moins dense. Par contre, le commandant de l'Africom, qui effectue sa première visite en Algérie, a insisté sur l'idée qu'il n'a fait aucune demande au gouvernement algérien. Tout comme il a affirmé qu'il n'a reçu aucune demande du président Bouteflika. Le général Ward n'a toutefois pas caché que son pays est résolu à « renforcer et à améliorer les relations bilatérales et de travailler étroitement avec l'Algérie dans plusieurs secteurs relatifs à nos intérêts mutuels en matière de coopération sécuritaire ». Dans ce contexte, il a indiqué que lors de sa visite à Alger, il s'entretiendra avec des officiels algériens civils et militaires sur les possibilités d'assistance pour le commandement dans les secteurs d'intérêt mutuels, y compris la lutte contre l'extrémisme violent. Quelle est l'évaluation que fait le général William E. Ward de la situation sécuritaire au Sahel ' Le chef de l'Africom, concernant ce chapitre, ne s'est, en revanche, pas encombré de précautions diplomatiques pour affirmer que « les activités terroristes et criminelles dans le Maghreb et la région du Sahel continuent d'être une menace pour toute la région et au-delà de celle-ci ». « Si les pays de la région ont décidé de s'organiser, c'est qu'ils ont pris la juste mesure de la menace. Nous partageons leur évaluation de la situation et nous soutenons leurs initiatives pour sécuriser et stabiliser le Sahel », a-t-il souligné. En matière de lutte contre le terrorisme, le général Ward n'a pas manqué de saluer et de soutenir le « leadership » de l'Algérie dans le traitement des questions régionales relatives à la sécurité et à la lutte antiterroriste. Le commandant de l'Africom est, rappelle-t-on, arrivé hier à Alger dans le cadre d'une visite officielle en Algérie, à la tête d'une importante délégation militaire.


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