Algérie

«Il n'y aura pas d'élections !»



Si au début leur nombre n'était pas très important, il aura fallu attendre que d'autres les rejoignent vers 14 h passée au niveau de la place d'Armes. Le top-départ de la marche a toutefois été retardé suite à un débat enclenché sur place entre ceux qui étaient pour le slogan «Gaïd dégage, complice de la bande» et ceux qui refusent de scander ces paroles estimant que l'heure n'est pas à rejeter le rôle du chef de l'état-major de l'armée mais d'exiger le report des élections. Seul compromis : que chacun marche dans son carré et scande ce qu'il veut.Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Pour ceux qui ont refusé de scander le départ de Gaïd Salah, ils expliquent cela non pas parce qu'ils croient en lui «mais si nous le rejetons maintenant, nous allons vivre le scénario égyptien avec la répression et la gouvernance d'Al Sissi», disent-ils durant le court débat. C'est alors que les premiers marcheurs qui ont investi le centre-ville ont commencé leurs slogans par «Etat civil et non militaire», «Chef de la bande Gaïd Salah dégage». Ce groupe est suivi quelques mètres plus loin par un petit groupuscule d'hommes et de femmes portant une affiche suggérant la candidature de Taleb Ibrahimi comme étant l'homme de la situation. D'autres marcheurs les ont évités, pas convaincus par leur «candidat ». C'est sous les cris «Algérie libre démocratique» que le troisième groupe de marcheurs, plus nombreux, a rappelé que le mouvement populaire est pacifique et que les revendications sont légitimes. En ch?ur, ils ont lancé à l'intention de Gaïd Salah qu'il n'y aura pas d'élections et qu'ils n'iront pas voter. «Ni la Constitution, ni l'armée, c'est le peuple qui décide». D'autres ont eu une pensée pour les citoyens qui sortent manifester à Alger et qui subissent la répression «Libérez el assima (la capitale)». Tous ces groupes de marcheurs s'entendaient sur plusieurs points tout d'abord que «Le peuple veut qu'ils dégagent tous». Convaincus de l'importance de l'union populaire, «nous sommes dans le même camp nous le peuple, le policier, le militaire même patrie, même destinée». Le rejet des élections du 4 juillet est une question qui semble déjà réglée par tous ces manifestants qui ne croient pas un instant en leur crédibilité et encore moins en la neutralité de l'administration. «Notre liberté et notre cause ne sont pas à vendre», ont ainsi scandé les marcheurs, parmi lesquels nombreuses étaient les femmes qui ont pris part à cette 14e manifestation de vendredi. Le Ramadhan et les tâches culinaires n'ont pas empêché ces dames et demoiselles de marcher aux côtés des hommes. «Je suis une épouse, une mère, mais je suis également une citoyenne, la révolution pacifique a besoin de nous tous», a ainsi répliqué une femme à un groupe de jeunes qui lui faisaient remarquer sur un ton de plaisanterie fraternel, ont-ils précisé, sur le fait qu'elle devrait se trouver en cuisine. Effectivement, entre les hommes et les femmes, l'ambiance est amicale et les marches se font côte à côte sans distinction aucune. Les regroupements et les sit-in se sont fait un peu partout en ville, durant tout l'après-midi et ni la soif, ni la fatigue n'ont eu raison de ces marcheurs «déterminés à en découdre avec toute la bande que constitue le système», promettant de poursuivre les marches du vendredi.
A. B.


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