Algérie

«Il n'y a plus de limite à la production»


«Il n'y a plus de limite à la production»
Alors que les pays membres de l'OPEP appellent à une réduction de la production afin de juguler la baisse drastique des prix du pétrole, l'Arabie Saoudite persiste dans sa politique de surabondance malgré son déficit.budgétaire.L'Arabie Saoudite, le plus grand producteur et exportateur de pétrole de l'OPEP, vient de confirmer, encore une fois, sa volonté de continuer à agir sur le marché pétrolier mondial selon ses propres intérêts, indépendamment de ce que souhaitent beaucoup de pays producteurs (dont l'Algérie) qui ont appelé à réduire l'offre pétrolière sur le marché, à l'origine de la chute des prix.Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Naïmi, a déclaré, en effet, que son pays n'entendait pas limiter sa production et qu'il pouvait répondre à une augmentation de la demande. Dans une déclaration à la télévision d'Etat Al Ekhbaria, le ministre a affirmé qu'«il n'y a plus de limite à la production. Tant qu'il y a de la demande, nous avons les moyens d'y répondre».Il faut rappeler, à ce propos, qu'en novembre dernier, en décidant de maintenir sa production à 30 millions de barils/jour (mbj) alors que les cours se sont effondrés et que l'Organisation reconnaissait que le marché est en surabondance, l'Arabie Saoudite, privilégiant la défense de ses parts de marché, a clairement signifié au restant des producteurs qu'elle ne sera plus l'ajusteur du marché : pourquoi faire des efforts alors que ce sont les autres qui en profitent, ont laissé entendre les responsables de la pétromonarchie. C'est ainsi que les Saoudiens ont adopté «la logique du pétrole à bas prix pour préserver leurs parts de marché, à cause de la concurrence avec les huiles de schiste des Etats-Unis et du Canada», expliquent des analystes du marché.De l'avis de Francis Perrin, président du cabinet Stratégies et politiques énergétiques, cette stratégie ne répond nullement à des objectifs politiques, mais plutôt économiques et commerciaux. Selon lui, les motivations du royaume saoudien sont «davantage pétrolières et économiques que politiques». Certes, «la chute des prix frappe durement les économies russe et iranienne, ce qui n'est pas pour déplaire à l'Arabie Saoudite, mais c'est là un des impacts du changement de stratégie de ce pays et de l'OPEP il y a un peu plus d'un an et pas son principal objectif», souligne Francis Perrin.Il faut dire, cependant, que la chute des cours du pétrole a eu un impact considérable sur les revenus financiers du pays. La plus riche monarchie du golfe Persique commence, en effet, à prendre des mesures de restrictions budgétaires. Son budget pour 2016, adopté la semaine dernière, prévoit un déficit colossal de 87 milliards de dollars en raison de l'effondrement des prix du pétrole. Ses recettes devraient plafonner à 137 milliards de dollars, au plus bas depuis 2009.Les dépenses publiques du royaume devraient, elles, s'élever à 224 milliards de dollars. Certes, l'Arabie Saoudite possède des réserves financières infiniment supérieures, mais elle doit faire face à une baisse de la demande pétrolière sur les marchés internationaux qui s'annonce durable. La production et l'exportation du pétrole assurent en effet les trois quarts des recettes budgétaires de l'Arabie Saoudite. Le gouvernement saoudien a annoncé, également, son intention de réduire le déficit budgétaire en coupant dans les dépenses, notamment les subventions à l'énergie, tout en augmentant certaines taxes et en favorisant les privatisations.Ces projets sous-entendent que Riyad se prépare à une période prolongée de prix pétroliers bas. Le cours du baril a touché, en décembre dernier, son plus bas niveau depuis 2004 après avoir baissé de plus de 65% depuis la mi-2014. «Nous prévoyons, à partir de maintenant, une augmentation de l'efficacité de la consommation d'énergie, ce qui signifie que la consommation d'énergie va se réduire», a dit Ali Al Naïmi en référence aux réformes annoncées des subventions à l'énergie. Pour sa part, le président de la compagnie pétrolière publique, Aramco, a estimé que son pays était mieux préparé que d'autres producteurs à faire face à la faiblesse des cours.


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