Algérie

«Il n'y a pas vacance du pouvoir, mais le poste n'est pas vraiment occupé»



«Il n'y a pas vacance du pouvoir, mais le poste n'est pas vraiment occupé»
Dans sa conférence de presse concernant les élections locales du 23 novembre prochain, le président du MSP a dénoncé le parti pris de l'administration et les dépassements enregistrés dans l'opération de parrainage des listes électorales.Moins virulent, le MSP version Abdelmadjid Menasra choisit une ligne plus conciliante que celle adoptée par son prédécesseur Abderrazak Makri. Refusant d'être d'une position frontale vis-à-vis du pouvoir politique, l'actuel président du MSP dit préférer «un discours réaliste» dans l'analyse qu'il fait de la crise que traverse le pays. «Certains acteurs politiques font dans un discours défaitiste, désespérant ; de son côté le pouvoir opte pour un discours de peur, alors qu'il doit rassurer.
Nous, nous faisons partie de ceux qui tiennent un discours réaliste», a indiqué M. Menasra hier lors d'une conférence de presse à Alger. «Dire que nous ne pouvons pas assurer les salaires des fonctionnaires est un discours dangereux et qui fait peur, cela n'est pas admissible», tacle-t-il. Interrogé sur l'absence prolongée du président de la République, le président du MSP rejette l'affirmation de la vacance du pouvoir qui était pourtant la position de son prédécesseur. «Nous ne sommes pas dans une situation de vacance du pouvoir, nous ne sommes pas non plus dans un cas où le poste est bien occupé.
Il y a des vides, absence des quelques rôles comme la diplomatie, nous n'avons pas entendu le Président parler depuis plus de deux ans», analyse Abdelmadjid Menasra. Abordant longuement les élections locales du 23 novembre prochain, c'est le sujet principal de sa conférence de presse, le président du MSP réitère son appel à la «tenue d'élections libres et transparentes. C'est une opportunité à ne pas rater pour le pouvoir de redonner confiance au peuple, source de légitimité», tout en déplorant le refus du pouvoir d'instaurer une instance indépendante pour l'organisation des élections.
Il a dans ce sens dénoncé le parti pris de l'administration et les dépassements enregistrés dans l'opération des parrainages des listes électorales. «Nous avons constaté que des parrainages citoyens ont été rejetés pour le simple fait qu'il y avait eu des erreurs de traduction de nom, alors que des listes des partis au pouvoir sont déposées sous le patronage des walis», a critiqué le président du MSP. Révélant que son parti a présenté 720 listes électorales, Abdelmadjid Menasra a indiqué que les candidats ne se bousculent pas au portillon des élections. «Les partis se disputent les candidats, contrairement aux élections passées, cette fois-ci nous observons une raréfaction des candidats.
La raison est que les citoyens ne veulent pas prendre le risque de gérer des communes en ces temps de crise économique», a regretté le président du MSP. Pour pallier le déficit financier et alléger les charges sur l'Etat, M. Menasra a plaidé pour la révision du code communal «d'abord pour renforcer les prérogatives des assemblées élues et réduire l'influence de l'administration, mais aussi pour revoir le fiscalité communale qui doit servir à financer des projets locaux et permettre aux communes de s'autofinancer».
Evoquant la demande de son groupe parlementaire pour l'organisation d'un débat mensuel sur l'éducation nationale, Abdemaldjid Menasra se défend de vouloir s'en prendre à la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. «Nous n'avons aucun problème avec des ministres. Nous voulons aborder cette question à l'Assemblée, parce qu'elle coïncide avec la rentrée scolaire et que le secteur connaît une mauvaise gestion. Il n'est nullement dans notre objectif de porter le débat sur l'idéologie», assène-t-il.


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