Algérie

«Il n'y a pas de volonté pour aller vers la démocratie» selon Ali Laskri



Le parti de Hocine Aït Ahmed se donne le temps pour analyser profondément, comme l'affirme son premier secrétaire, Ali Laskri, la situation politique nationale avant de clarifier sa position par rapport à  cette joute, à  laquelle il n'a plus pris part depuis 1997. La décision finale dépend des résultats du débat en cours au sein du parti.  Elle sera rendue publique, probablement, à  l'occasion de la conférence nationale devant se tenir à  la fin du mois de janvier 2012. C'est ce qu'a affirmé le premier secrétaire national du FFS, Ali Laskri, lors de son passage, hier, sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. Une commission, ajoute-t-il, a été installée par le parti pour procéder à  l'évaluation de la situation politique du pays.
«C'est à  la faveur du rapport de cette commission que la décision de la participation ou du boycott des législatives sera prise. Ce rapport sera soumis à  la base militante avant d'être rendu public. Quelle que soit la décision qui sera prise, notre position reposera sur des arguments. Elles sera l'émanation de notre base militante», souligne-t-il. Ali Laskri réitère, par la même occasion, l'appel du plus vieux parti de l'opposition à  la mise en place des conditions favorisant l'enclenchement d'un vrai processus démocratique en Algérie. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, dit-il. «Il faut qu'il y ait des signaux forts pour marquer une transition démocratique. Pour cela, il faut d'abord ouvrir le champ politique afin de mettre en place une dynamique au sein de la société», suggère-t-il. Le deuxième homme du FFS émet, dans ce sens, des réserves sur «les réformes politiques» voulues par le président Bouteflika. «Nous continuons à  croire qu'il n'y a pas de volonté politique d'aller vers une démocratie. L'ensemble du personnel qui est dans les institutions aujourd'hui ne peut produire un processus démocratique. Ce sont toujours les fraudeurs en chef qui seront chargés d'organiser les prochaines élections», déplore-t-il. Ali Laskri se dit aussi sceptique quant à  la neutralité des juges qui seront appelés à  superviser l'opération électorale. «La justice n'a jamais été indépendante et elle ne le sera pas lors des prochaines législatives. L'Algérie est en crise aujourd'hui. On veut la mettre devant deux choix seulement, celui d'un Etat policier ou celui d'un Etat intégriste», soutient-il, rappelant les précédentes élections où «le pouvoir est revenu même sur ses propres promesses». «En 1999, Aït Ahmed est rentré au pays pour contribuer à  asseoir la démocratie et parce qu'il croyait que des garanties existaient réellement avant que la fraude ne commence à  entacher le processus électoral quinze jours avant le jour J», rappelle-t-il. Ce n'est pas l'unique exemple. Le premier secrétaire du FFS rappelle aussi l'avortement des réformes enclenchées, en 1990, par Mouloud Hamrouche. «Aujourd'hui, le jeu politique est complètement fermé. Nous avons une Assemblée non représentative qui vient d'adopter tous les textes de loi. Après avoir fermé toutes les portes, le régime vient de fermer même les fenêtres», précise-t-il. Ali Laskri appelle dans ce sens à  un contrat national qui sera conclu en Algérie entre les différentes forces politiques. «Seule cette solution pourra mettre l'Algérie sur la voie d'une véritable démocratie et permettra ainsi l'avènement de la deuxième République», ajoute-t-il.
 


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