«Il n'y a pas de politique énergétique en Algérie»

L'exploitation du gaz de schiste ne sera pas rentable pour l'économie algérienne et provoquera un problème très grave comme la contamination de l'eau, a souligné, hier, l'expert en énergie, Ali Kefaifi, à l'occasion d'une conférence qu'il a animée à l'auditorium du campus Hasnaoua de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.«Le gaz de schiste ne sera pas rentable pour le pays. Cela sans parler des conséquences environnementales, surtout avec la fracturation hydraulique répétée qui constituera une contrainte sérieuse. L'eau sera polluée sous l'effet de la radioactivité», a expliqué l'invité de la faculté des sciences économiques, qui précise toutefois que les ressources de l'industrie minière dans la roche-mère silurienne sont vraiment importantes, plus que celles que pourrait générer l'exploitation du gaz de schiste. Il cite ainsi, entre autres, le vanadium et l'uranium.«Il n'y a pas de politique énergétique en Algérie», a déclaré le même chercheur. Par ailleurs, évoquant la chute des prix du pétrole, Ali Kefaifi a souligné qu'avec un baril à 100 dollars, nos réserves de change seront totalement épuisées en 2018. Dans le même ordre d'idée, le professeur Dahmani, a fait remarquer que les recettes hors hydrocarbures sont de l'ordre de deux milliards de dollars alors que l'Algérie importe pour 17 milliards de produits de base. «195 milliards de dollars de réserves ne sont pas suffisants.D'ailleurs, avec 105 dollars le baril, le budget de l'Etat sera déficitaire. On sera contraint de puiser dans le Fonds de régulation pour financer la balance commerciale et les payements», a-t-il relevé avant d'estimer que l'exploitation du schiste va aggraver la situation dans le pays d'où l'inquiétude et la protestation citoyenne dans le Sud. «Le schiste est un stock limité», a-t-il encore ajouté.