«Au contraire, il y a des échanges et ça se poursuit. Il y a notamment
toute la coopération entre le Medef et le Forum des chefs d'entreprises.
D'ailleurs, les entreprises, il y en aura à peu près 70 qui vont participer à
la prochaine mission du Medef à Alger du 22 au 24 novembre », a affirmé le chef
de la mission économique française à Alger en marge des travaux du forum du
Reage.
Marc Bouteiller précisera qu'«ils
vont discuter de ces questions, bien sûr, mais l'état d'esprit est très
positif, c'est-à-dire que les entreprises françaises viennent pour se
renseigner sur les tenants et les aboutissants de ces nouvelles orientations mais
pas du tout avec l'idée de les faire évoluer ou les changer ou autre. Ce n'est
pas de notre ressort». Pour lui, «elles viennent au contraire pour savoir
comment on peut travailler de la manière la plus efficace possible aujourd'hui
en Algérie parce qu'elles sont convaincues qu'il y a un très gros potentiel et
c'est un marché où il faut être présent pour pouvoir se développer demain».
Le refroidissement des relations
entre les deux pays, c'est, pour Marc Bouteiller, une vue de l'esprit. «Il ne
faut pas croire tout ce qu'il y a dans la presse ou sur certains sites
Internet. S'il y avait un refroidissement, je pense que le Premier ministre,
Monsieur Ouyahia, n'aurait pas accepté, comme il l'a fait très gentiment et
d'une manière très ouverte, de recevoir les quatre élus de Marseille et de sa
région». Il fait savoir d'ailleurs que «Messieurs Vauzelle, Guirini, Gaudin et
Kazelli, donc le président de la communauté urbaine de Marseille, vont venir
d'ici à la fin novembre à Alger pour discuter avec le Premier ministre et
savoir comment renforcer les liens de coopération et d'amitié entre Marseille -
la 49e wilaya - et l'Algérie».
L'ébullition au port de Marseille
lui fait dire : «A Marseille, les choses bouillent facilement, elles
«bouillabaisse», si vous permettez le jeu de mots ! Mais je pense que les
choses sont très largement rentrées dans l'ordre. Il y a eu, certes, une chute
brutale d'activités, mais aujourd'hui les chiffres montrent que tout ça revient
à la normale et il n'y a pas de raison d'avoir des émotions particulières».
Bouteiller rappelle que « nous
étions avec l'ambassadeur à Marseille il y a 15 jours. On a rencontré les chefs
d'entreprises, la Chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence, des
hommes d'affaires franco-algériens qui travaillent beaucoup sur l'Algérie et
qui jouent un rôle très important de pont entre les deux rives. Je pense que
l'atmosphère et l'état d'esprit de tout ça sont très positifs et les gens
veulent continuer à travailler avec l'Algérie tout en respectant la nouvelle
réglementation et la législation en Algérie».
Le porte-à-porte de l'ambassadeur
de France à Alger pour pousser à un changement de la LFC, Bouteiller l'explique
ainsi : «L'ambassadeur dialogue avec toutes les parties, c'est normal, c'est
son rôle. Mais il n'a pas à prendre parti et il ne prend surtout pas parti. Je
crois qu'il l'a exprimé à de nombreuses reprises devant la presse ou en privé».
Les assurances de Bouteiller
La France, dira-t-il, «est là
pour accompagner l'Algérie dans ces nouvelles orientations et pas du tout pour
les changer, ça c'est une vue de l'esprit ou de journaliste». Les entreprises
françaises qui ne transfèrent pas en France l'argent qu'elles gagnent en
Algérie «s'inscrivent, explique-t-il, dans une démarche à long terme. Elles ne
ressentent pas la nécessité de rapatrier l'argent en France, c'est délibéré.
Bien sûr qu'il y a des règles de contrôle des changes très strictes en Algérie,
gérées d'une manière compétente et professionnelle par la Banque d'Algérie.
Mais on a toujours eu un excellent accueil de la part de monsieur Brahiti et de
ses équipes qui nous expliquent très bien dans quelles conditions on peut
transférer et dans lesquelles on ne peut pas».
A propos des entreprises qui
cherchent le gain facile, il précise : «Sur les entreprises françaises que je
connais, ce n'est absolument pas le cas. Je ne dis pas qu'elles ne le font
jamais mais je dis qu'elles n'ont pas de problèmes particuliers, mais surtout
elles s'inscrivent dans une démarche où elles cherchent à réinvestir sur place
ce qu'elles ont gagné en Algérie pour accompagner leur croissance». En 10 ans,
les Français ont, selon lui, investi 1,5 milliard de dollars, «de l'argent qui
est venu de France, d'IDE tous secteurs confondus. Et si on intègre tout ce qui
est réinvestissement, on a pratiquement un chiffre qui est le double,
c'est-à-dire qu'on est à 3 milliards de dollars d'investissements français en
Algérie».
D'autre part, sur 2008, la France
a enregistré 5 milliards d'euros d'exportations. «Notre souci, c'est vraiment
de développer la présence française sur place. Vous savez que la part de marché
française à l'importation diminue parce qu'on était à 25% il y a quelques
années. Aujourd'hui, on est à 17%. Donc ça prouve bien qu'on importe de moins
en moins de produits et de services de France mais qu'on développe de plus en
plus, on fabrique localement des produits mais aussi des services comme le
domaine de la banque, l'assurance, le transport, le tourisme».
Il rassure en indiquant qu'« on
est encore disposé à le faire de manière plus ample dans le domaine industriel.
On l'a fait déjà dans l'agroalimentaire avec Belle, Danone, Lu, Lactali.., qui
sont des entreprises très actives en Algérie. Vous savez que Danone a sorti son
premier yaourt fait avec du lait algérien. Ce n'est pas un hasard si c'est une
entreprise française qui le fait parce que chez Danone, on a cette approche de
s'inscrire dans le long terme et de passer des accords avec les industriels et
agriculteurs algériens, de manière à ce qu'ils développent et qu'ils
garantissent à la population algérienne - de manière garantie au plan financier
et avec toutes les assurances en terme de débouchés - un approvisionnement en
produits laitiers de qualité».
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Posté Le : 10/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : G O
Source : www.lequotidien-oran.com