Algérie

Il n'y a pas d'essor économique sans démocratie



Les conséquences de l'impasse politique qui paralyse l'Algérie se sont étendues, provoquant une grave crise économique et sociale. Résultat d'une mauvaise gouvernance chronique, l'économie algérienne est dans le rouge. La détérioration des principaux indicateurs macroéconomiques se poursuit de manière alarmante.L'inflation ne cesse de s'envoler. Le coût de la vie augmente d'une façon vertigineuse. Dans un pays en récession depuis 2014, la hausse des prix des produits de consommation courante continue, aggravée par une émission incontrôlée et irresponsable de la monnaie. La forte inflation a affecté la majorité de la population. Le plus dur pour les Algériens est sans doute l'érosion de leur pouvoir d'achat.
Si cette crise s'accentue, il faudra des brouettes de billets pour faire ses courses. Avec une hyperinflation inestimable, l'Algérie traverse une très grave crise économique, marquée par l'effondrement de la valeur de sa monnaie. Même les institutions internationales ont du mal à obtenir des chiffres fiables de la part des responsables du pays.
Les seuls chiffres disponibles se limitent à des estimations : le FMI prévoit encore un rebond de l'inflation à 5,6% en 2019 et à 6,7% en 2020. Le déficit du compte courant augmentera cette année à -12,5% du PIB contre -9,1% en 2018 et devrait représenter -9,3% du PIB en 2020.
Le taux de chômage devrait progresser à 12,6% en 2019 et à 13,7% en 2020. Pouvait-on s'attendre à mieux ' C'est la résultante logique de plus d'un demi-siècle d'économie de prédation, de corruption à grande échelle, de clientélisme et de blocages des investissements pour de basses motivations de règlements de comptes.
Dans un pays où les dirigeants n'aiment pas ceux qui produisent les richesses, car ils sont assimilés à de potentiels concurrents, cette impasse était inévitable. L'exemple de ce qui arrive au patron de Cevital est symptomatique de cette impasse actuelle. L'incarcération d'Issad Rebrab ? premier employeur privé du pays et premier contributeur après Sonatrach ? est vécue comme un choc par les Algériens qui se lèvent tôt pour produire des richesses !
Les récents chiffres liés au nombre de familles nécessiteuses ayant bénéficié des dérisoires et humiliantes aides alimentaires durant ce mois de Ramadhan montrent une triste réalité : des millions d'Algériens sont dans le dénuement.
L'Algérie a les pieds et les poings liés par la mauvaise gouvernance. Les économistes sont catégoriques : seul un gouvernement crédible, issu d'élections transparentes, pourra promouvoir l'émergence d'une économie diversifiée et réduire ainsi la dépendance aux hydrocarbures. Mais cela nécessitera une transition vers une véritable démocratie et non pas la reconduction du même système qui a ruiné le pays.
La solution est politique. Elle est loin d'être technique, car il ne suffit pas d'un rééquilibrage budgétaire ou de simples replâtrages, mais il faut de vraies réformes structurelles, basées sur la transparence et l'amélioration du climat des affaires. L'enjeu, pour l'Algérie, est désormais d'aller vers une véritable démocratie pour empêcher l'économie de s'effondrer.


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