Algérie

«Il n'y a pas d'assouplissement, mais un signal positif»



«Il n'y a pas d'assouplissement, mais un signal positif»
Liès Kerrar, économiste et président du cabinet Humilis Finance, nous livre, à travers ce bref entretien, son analyse sur la nouvelle réglementation de la Banque d'Algérie relative aux conditions d'investissement à l'étranger pour les opérateurs algériens.-La Banque d'Algérie vient d'édicter un nouveau règlement pour permettre aux opérateurs algériens d'investir à l'étranger sous certaines conditions. Quelle est véritablement la portée de ces nouvelles dispositions 'En termes de cadre juridique, cela ne change pas grand-chose. Auparavant, il y avait une règlementation qui prévoyait l'investissement à l'étranger d'entreprises algériennes avec l'accord du Conseil de la monnaie et du crédit. C'est une autre réglementation, qui indique des conditions plus précises, et là, l'autorisation est, de la même manière, sujette à l'aval du Conseil de la monnaie et du crédit. On est toujours dans le même cadre juridique.Rien n'interdisait l'investissement à l'étranger avant cette nouvelle réglementation. Ce règlement ne permet pas plus qu'avant aux entreprises algériennes d'investir à l'étranger. C'est la Banque d'Algérie qui le permet ou pas. Il introduit uniquement des critères pour présenter la demande. Par contre, c'est perçu par le public et les opérateurs économiques comme un «signal» indiquant que la Banque d'Algérie envisagerait de répondre à des demandes.-Pensez-vous que ce dispositif soit suffisant pour lever les contraintes entravant l'investissement algérien à l'étranger 'L'autorisation d'investissement à l'étranger est soumise à l'accord de la Banque d'Algérie. Il n'y a pas de contraintes règlementaires. La possibilité pour les entreprises algériennes d'investir est directement liée aux canevas d'analyse, mode de délibération et de décision de la Banque d'Algérie. Le même type de réglementation existe en Tunisie, par exemple, où l'accord de la Banque Centrale est requis. Mais les entreprises tunisiennes demandent et obtiennent régulièrement des autorisations d'investir à l'étranger, en Algérie notamment.-Cet assouplissement de la réglementation risque-t-il de favoriser des transferts illicites de devises ' Il n'y a pas «d'assouplissement» de la réglementation. Il y a juste la perception d'un «signal» que des investissements à l'étranger pourraient être autorisés. Ce signal est positif.Au sujet des transferts illicites, cela n'a pas de lien avec cette règlementation. Les transferts illicites ne sont pas les transferts des entreprises qui déclarent investir à l'étranger. S'ils étaient autorisés, ces transferts seraient licites. Les transferts illicites sont ceux qui se font d'une manière ou d'une autre pour satisfaire les besoins des acteurs économiques qui ne peuvent être satisfaits par la règlementation des changes : besoins de devises pour voyager, se soigner, étudier, besoin de diversifier ces placements et avoir une proportion de ses avoirs en devises étrangères, besoin de financer les importations qui n'ont pas accès au marché officiel (ou un accès trop compliqué), etc. Les transferts «illicites» se développent lorsque les besoins légitimes des acteurs économiques sont ignorés par la réglementation.




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