Algérie

Il n'y a pas



Il n'y a pas, il n'y a rien, ou pas grand-chose. Après son fameux « Il n'y a pas de pauvres en Algérie », après sa célèbre manipulation des chiffres du chômage réel, le ministre de la Solidarité vient d'annoncer qu'il n'y a pas d'enfants exploités en Algérie, suite à un rapport d'une ONG affirmant que près de2 millions d'enfants l'étaient. Le ministre va d'ailleurs se plaindre, tout comme il s'est plaint au congrès américain d'autres ONG qui ont affirmé que la situation des droits de l'homme n'était pas satisfaisante en Algérie. Pourtant, il suffit de faire un tour dans les villes pour voir des enfants loués à des mendiantes, pratique courante qui permet d'obtenir plus d'argent, l'enfant étant l'arme fatale de la miséricorde, rendu à sa mère en fin de journée. Il suffit de sortir d'Alger et voir tous ces milliers d'enfants qui vendent des galettes au bord des routes, même autour du Club des Pins.Est-ce de l'exploitation ou juste un travail, comme l'affirme le ministre ' Sont-ils volontaires et déclarés à la Sécurité sociale, eux qui devraient être à l'école ' Ce sont des jeunes nécessiteux, aurait expliqué le ministre. Ce sont des enfants pauvres, aurait constaté n'importe quel passant. Il ne s'agit pas ici de s'attarder sur ces fléaux, l'Algérie n'étant pas encore assez développée pour contrôler le travail des enfants. Il s'agit de mettre l'accent sur la suffisance des gouvernants qui pensent que l'on peut façonner l'opinion et tordre le cou à la réalité, comme tente de le faire quotidiennement l'ENTV. Quand on ne veut pas qu'il y ait, il suffit de dire qu'il n'y a pas. Il n'y a pas de pauvres, pas d'atteintes aux droits de l'homme, pas de terrorisme ou de crise alimentaire et il n'y a plus de crise du logement, comme vient de l'expliquer le ministre concerné il y a quelques jours. En gros, il n'y a pas de problèmes. C'est tout le problème.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)