Algérie

«Il n'existe pas de dissensions au sein du MNLA» Hama Ag Sid'Ahmed, porte-parole du Conseil transitoire de l'Etat de l'Azawad (CTEA) au Temps d'Algérie :



Dans cet entretien, Hama Ag Sid'Ahmed, porte-parole du Conseil transitoire de l'Etat de l'Azawad (CTEA), dément l'existence de «dissensions parmi les Touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad). Il évoque les relations du CTEA avec Ançar Eddine, les négociations avec le gouvernement malien et la résolution prise par le Conseil de sécurité de l'ONU contre le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Le Temps d'Algérie : Des voix évoquent des dissensions au sein du MNLA et citent l'exemple de la démission du secrétaire général adjoint du mouvement, Mohamed El Amine Ould Ahmed. Confirmez-vous ou infirmez-vous l'existence de ces dissensions '
Hama Ag Sid'Ahmed : Je tiens à apporter quelques précisons utiles. Ce monsieur a quitté le MNLA depuis plusieurs mois et il fait partie d'un front arabe créé dans la région de Tombouctou (FNA) depuis plusieurs mois. On ne peut pas démissionner d'une organisation dont on ne fait pas partie. Ce groupe FNA, dont il fait partie, n'existe pas sur le terrain et ses membres existent seulement sur un registre. Ils tendent une embuscade aux futures négociations.
Le train est déjà parti et les trafiquants de drogue ne sont pas intéressés par les machines qui sifflent fort. Nous connaissons les activités de ce groupe, tout sauf des activités politiques et militaires. Il se murmure aussi qu'il démissionnera dans un proche avenir du front national arabe de l'Azawad pour adhérer au parti de Diacounda Traoré, président de la Transition politique au Mali.
Certains expriment leur crainte que le MNLA soit «poussé» vers une confrontation avec Ançar Eddine. Quelle serait votre réponse à cette crainte '
Il est vrai qu'une aile dure d'Ançar Eddine, qui s'est alliée aux groupes terroristes, est accusée par le MNLA. Il s'agit pour le MNLA d'une lutte qui est engagée contre le Mujao depuis quelques semaines et qui va se poursuivre et nous disons à tous ceux qui sont devenus les alliés du Mujao qu'ils sont des combattants du Mujao.
Certains disent que la délégation du MNLA; reçue, récemment, au Quai d'Orsay (ministère français des Affaires étrangères), a fait l'objet de tentatives du côté français de «pression» pour l'amener à se démarquer d'Ançar Eddine. Est-ce vrai '
La France, l'Algérie, les Etats-Unis et l'ONU ont fait savoir depuis un bon moment que tous les groupes affiliés aux groupes terroristes ne seront pas reconnus comme des acteurs fiables pour participer au processus de paix dans la région. S'ils ne se démarquent pas, dans un avenir très proche, ils seront reconnus et combattus comme des groupes terroristes. Le MNLA n'a fait l'objet d'aucune pression politique de la part du ministère des Affaires étrangères.
Cheikh Awisa, un des membres dirigeants d'Ançar Eddine, a déclaré dans un entretien accordé à notre journal, que «nous et le MNLA» avons un ennemi commun. Le membre dirigeant d'Ançar Eddine faisait-il, selon vous, allusion au Mujao '
J'espère qu'il dit vrai.
L'ONU vient d'annoncer la prise de sanction contre le Mujao. Cela vous semble-t-il suffisant '
Non. Cette sanction ne suffit pas. Il faut aller plus loin et très vite.
Justement, croyez-vous que l'ONU est en mesure d'identifier et localiser des avoirs bancaires de chefs du Mujao dans le monde pour procéder à leur gel '
Je pense que l'ONU a des spécialistes pour se charger des tels dossiers. Cela pourrait aller plus loin.
Vous nous avez, précédemment, annoncé que des chefs du Mujao possèdent des biens immobiliers au sud algérien. Pourriez-vous nous fournir davantage de détails '
Je n'ai pas des commentaires à faire sur ces détails.
Ançar Eddine évoque «un manque de sérieux» du côté du gouvernement malien pour parvenir à une solution pacifique à travers des négociations. Partagez-vous ce constat '
Le manque de sérieux pourrait être partagé. Il faut d'abord réunir les conditions d'une négociation. On ne peut pas négocier dans la précipitation, le faire c'est le contraire de la recherche d'une paix définitive dans l'Azawad. Il y a des préalables. Les conditions ne sont pas réunies pour engager de vraies négociations.


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