Il n'est pas « trop tard » pour découvrir la virtuosité de Hajar Bali !

De son vrai nom Djalila Kady-Hani, Hajar Bali est docteur en mathématiques et auteure de pièces théâtrales piquantes telles que « Rêve » et « Vol d'oiseau ».
Sensibilité à fleur de peau, une immense éloquence emmêlée d'une étrangeté émanent des énoncés de Hajar Bali. « Trop tard », un recueil de huit nouvelles paru récemment aux éditions Barzakh, le dépeint si bien, et sème plus que jamais le trouble, l'intrigue et la magnificence au sein d'un lecteur qui, aussi sceptique pourrait-il être, se verra à travers ces lignes et apercevra peut être sa vie, ou une partie, défiler.
Hajar Bali dessine avec subtilité, la banalité d'un quotidien cruel. Elle donne de la vie à ses écrits qui font part d'une affligeante et fascinante réalité que l'on côtoiera jusqu'à ce qu'une providence quelconque surgisse.
Elle met en exergue des personnages dupés par le temps qui les ternit, et dépassés par un silence qui les avilit. Des hommes et des femmes drapés d'un masque d'honnêteté qui n'est autre que mensonge prêté à autrui. Des hommes et des femmes ne sachant plus de quelle manière s'exerce le processus de la parole. A la sauvette, Ils se laissent aller, se laissent abattre puis jettent à terre des armes qui, de toute façon, n'étaient pas chargés.
« Trop tard » parle, entre autres, d'un rêveur épris de football, d'une dame partageant ses déboires à un cafard ou encore d'un couple meurtri par une solitude alarmante et fatale.
Hajar Bali se voue à ses personnages en vivant le rôle de chacun.
De fantastiques histoires qui redonnent à nos surprises et mésaventures, aussi minuscules soient-elle, toute leur ampleur. Amours, humour, ironie, dérision ou agonie, « Trop tard » de Hajar Bali est l'oeuvre fructueuse de 4 années d'analyse d'une société ne sachant plus où aller.