Le président de l’UGEA s’attaque aux entreprises étrangères
Le président de l’Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), Abdelmadjid Denouni, a été très critique, hier, à l’endroit des entreprises étrangères présentes en Algérie.
Invité de la Radio nationale d’ex-pression française, la Chaîne III, il a déclaré dès l’entame de son intervention: «Nous dénonçons vigoureusement le fait que les sociétés étrangères établies en Algérie, tout comme leurs filiales, font travailler, sur leurs chantiers en Algérie, des gens qu’elles recrutent dans leurs pays d’origine». Cette main-d’œuvre est jeune et est, en plus, non qualifiée. A ses yeux, les sociétés étrangères ont ainsi été à contresens de leurs engagements. «Elles ont, dit-il en substance, failli à leurs engagements, du moins dans le volet recrutement et formation». Dans ce cadre, l’intervenant ne manquera pas de donner des chiffres pour étayer ses dires. «La part de la main-d’œuvre étrangère, qui devait se situer entre 10 et 15% des effectifs de ces entreprises, dépasse aujourd’hui largement ce seuil. Elles emploient en effet près de 13.500 travailleurs étrangers». Se voulant plus concret et plus précis, l’orateur présentera la problématique comme suit. «Le problème, aujourd’hui, ne se pose pas seulement dans l’accaparement des grands marchés par les étrangers, mais dans le fait que ces entreprises recrutent dans leurs pays d’origine des travailleurs non qualifiés, dont la plupart sont jeunes et inexpérimentés pour effectuer, de la manière la plus archaïque, des travaux que les entrepreneurs algériens pourraient bien réaliser sans aucun problème, comme les projets d’AEP par exemple». Dès lors, dira l’hôte de la Radio Chaîne III, «il est impératif d’avoir un contrôle plus rigoureux sur ces entreprises, surtout en matière de respect des lois en vigueur, et de cesser avec la politique de traitement de faveur adoptée à leur égard». A ce propos, il ne manquera pas de signaler une situation qu’il dénonce vigoureusement: «Il existe un traitement de faveur injustifié dans l’octroi des permis du travail. Au moment où l’on appelle les entreprises algériennes à recruter des diplômés de l’université et de passer par différentes formules rigoureuses pour exercer leurs activités, on constate aujourd’hui que les entreprises étrangères, qui devraient se soumettre aux mêmes exigences et textes de loi, ne respectent même pas les plus évidentes de ces lois, comme dans le domaine du recrutement et de l’encadrement». Et de noter l’urgence et l’importance «de surveiller et de garder un œil vigilant sur ces entreprises qui devaient être contrôlées aussi sur d’autres plans, notamment l’équipement et le matériel utilisés dans leurs différents travaux et qui devront passer par un contrôle strict et être en harmonie avec les projets programmés». Les contrôles fiscal et douanier ont été également évoqués par l’orateur qui préconise leur renforcement. «Cela intéresse bien évidemment l’Etat et le Trésor public, du moment que plusieurs entreprises étrangères ne sont pas à jour avec les Impôts et la Douane», dira-t-il encore.
Samira Illoul
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Posté Le : 22/10/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com