Algérie

Il les accuse de subir les injonctions de la chancellerie



Le réquisitoire de Me Sellini contre les magistrats Il était hier l’invité du forum hebdomadaire d’El-Moudjahid, Me Sellini n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour charger la justice. Ce sont surtout les magistrats, qu’il était lui-même par le passé, et la chancellerie qui en ont pris pour leurs grades. Il est estimé même que la situation est tellement verrouillée, aujourd’hui, qu’il trouve l’époque du parti unique moins liberticide. Les magistrats ont été, donc, malmenés, hier, par Abdelmadjid Sellini, le bâtonnier d’Alger. « A l’époque du parti unique, la justice était plus ou moins indépendante et je remercie Dieu que je ne sois plus magistrat actuellement», a-t-il, d’entrée, lancé. «Les magistrats subissent des injonctions de la chancellerie et c’est tout le problème de notre justice», dit-il encore pour préciser sa pensée, tout en expliquant que «c’est la raison pour laquelle la majorité des citoyens sont mécontents». L’intervenant va plus loin dans sa diatribe en établissant la comparaison avec la justice égyptienne. «En comparaison avec l’Egypte, je vous le dis sans hésiter, les Egyptiens ont une meilleure justice que la nôtre». Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Sellini notera qu’ «à l’époque déjà, il fallait verser dans la corruption ou crever de faim. Je me suis donc rallié vers la profession d’avocat surtout que je n’arrivais pas à joindre les deux bouts». Ne ménageant à aucun moment les magistrats, Sellini dénoncera, cette fois-ci, leur mentalité. «Les magistrats ne parlent que de statistiques et n’hésitent jamais à incarcérer». Cette situation a fait une autre autrement plus tragique, selon l’orateur puisqu’il avance que nos «prisons fabriquent des délinquants». Se faisant plus caustique, l’intervenant accusera les magistrats d’égoïsme en notant que ces derniers «pensent plus à eux-mêmes qu’aux citoyens et à leurs droits». «C’est dire dans quel esprit ils jugent. On a eu même droit à des situations où, avant de prendre une décision, le juge du siège regarde le procureur». S’exprimant, par ailleurs, sur la profession d’avocat à laquelle il appartient, Me Sellini expliquera que sa «Â corporation a eu certains acquis». Il notera, dans la foulée, qu’avec «les 9 milliards de centimes du bâtonnât d’Alger, des projets sont en gestation. «Pour la Maison des avocats, nous allons avoir une assiette qui va nous coûter 4 à 5 milliards sans oublier qu’on projette d’avoir des espaces de formation continue». «Déjà, on a eu deux annexes de 140 m²», dit-il, tout en expliquant que la profession «est certes libérale mais pas privée. Les pouvoirs publics doivent nous aider dans nos démarches». Samira Illoul


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