Algérie

Il l’a laissé entendre hier dans sa conférence de presse


Abou Djerra se retire du gouvernement A l’issue du troisième congrès qui a consacré sa mainmise et celle de son clan sur le parti, Abou Djerra Soltani a animé hier un point de presse dans lequel il a présenté les grandes lignes de sa feuille de route. Première annonce forte: son retrait du gouvernement. «Je compte me consacrer au parti», a indiqué Soltani et en réponse à la question du journaliste qui lui demandait s’il s’agissait bien d’un retrait, il ajoute: «Moi, j’ai fait la déclaration et à vous de l’interpréter.» Ce sera selon lui une décision personnelle et volontaire. «La commission de préparation du congrès m’a libéré en me disant que je ne démissionnerai pas, que ce soit avant ou après le congrès», insiste-t-il. Certainement que Abou Djerra voudrait réserver la primeur de son geste à celui qui l’a nommé, à savoir le président Bouteflika. En parlant des résultats du troisième congrès, sur le plan organique, il annoncera que toutes les anciennes structures, nées du précédent congrès, sont dissoutes de facto. Ce sont les nouvelles qui ont donc la prérogative de décider. Abou Djerra, fort de son plébiscite, n’a pas été de main morte contre son concurrent Menasra qu’il qualifie de «candidat de Makhzen». «Les congressistes ont voulu faire table rase de tout ce qui s’est préparé sans eux avant le congrès pour pouvoir être souverains et récupérer la décision. Ils ont ainsi rejeté le candidat du makhzen, le candidat de ceux qui veulent nous mettre sous tutelle et le candidat de ceux qui émanent d’en haut», lance-t-il. Bon joueur, il refuse toutefois de s’adonner à une chasse aux sorcières contre les amis de Menasra. «Soyez aux aguets et demandez-moi des comptes si un jour vous voyez que j’ai réglé mes comptes avec qui que ce soit; ce n’est pas dans mon éducation ni dans la culture de notre parti qui a besoin de rassembler et non de diviser», précise-t-il. Il en veut pour preuve de cet état d’esprit la nomination de 34 membres fondateurs du parti, ayant soutenu Menasra, au sein du Madjliss Echoura. Abou Djerra défend aussi l’autonomie de son parti en soulignant qu’il «refuse que le MSP soit un parti d’appareils». «Je veux un parti de militants authentiques qui ont des convictions», dit-il à ce propos. Désormais, le troisième congrès relève de l’histoire et priorité aux perspectives pour donner une autre dimension au parti, dans le cadre de la ligne participationniste définie par feu Nahnah dont il revendique l’héritage. Abou Djerra ambitionne aussi de mettre le grappin sur les déçus de la démarche radicale en les ramenant dans le giron du MSP qui «récuse la violence comme moyen d’action politique». Et d’enchaîner sur la politique de réconciliation qu’il positive en souhaitant son élargissement et son étalement dans le temps comme «alternative à ceux qui sont encore dans les maquis». Au sujet de la révision constitutionnelle et donc d’un troisième mandat pour Bouteflika, le chef du MSP adopte le wait and see. Sans doute attend-il que les choses se clarifient davantage dans les semaines qui viennent.   H. Senouci
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