Algérie

Il joue dans l'opposition et se joint à une alliance islamiste



Et voilà que le MSP retrouve une verve d'opposant au système dont il s'est gavé et, peut-être, plus que les autres acolytes de la coalition présidentielle, car arrivé le dernier autour du plat.Son numéro un décrie aujourd'hui l'édifice qui a boosté sa formation aux premières loges, tombant à bras raccourcis sur les mains qui ont nourri et engraissé celle-ci. La politique, c'est tout et son contraire, dit l'adage. Mais les militants du MSP n'ont-ils pas le droit à des explications plus convaincantes sur ce retournement spectaculaire. Inédit dans les annales des sciences politiques pour sa précipitation.
La man?uvre de girouette est d'autant plus choquante qu'elle concerne un parti qui s'est toujours gargarisé d'être ?sérieux? et d'avoir toujours été animé par le respect du principe de la raison gardée ! Tout le monde a compris que l'islamisme en alpaga, pour reprendre l'expression du fondateur du MSP (Mahfoud Nahnah), a abandonné la mangeoire pour un appétit devenu plus vorace. C'est tout à son honneur, encore faudra-t-il que sa nouvelle stratégie soit la bonne et que le parti pétri dans les allées et travers du système soit en mesure de ratisser très large, comme le promet, dans un langage ferme, son numéro un.
Le MSP, qui a également profité des fraudes et bricolages électoraux que le président de la République a implicitement admis dans ses dernières prestations publiques, doit, pour marquer sa crédibilité par rapport à ses anciens associés de la coalition qui a gouverné le pays depuis 1999, établir le bilan de son entrisme et son prix. L'heure n'est-elle pas aux comptes eu égard aux dernières fluctuations du paysage politique, notamment la venue de nouvelles formations mais surtout aux attentes d'une société fatiguée par des promesses récurrentes non tenues, un développement qui se fait désirer et une modernisation à la traîne.
Une société si démobilisée au point que le président de la République n'arrête pas de la courtiser devant le spectre d'un raz-de-marée abstentionniste aux législatives de mai, pourtant qualifiées par lui de ?Novembre 1954 bis?. Le nouveau Soltani pourra-t-il effacer l'ancien ' Celui qui, hier encore, s'était grandement accommodé de la place de représentant de l'islamisme domestiqué par le pouvoir.
De complice tacite et intéressé de celui-ci, de soutien indéfectible au système. Membre de la troïka avec l'ancien parti unique, le MSP n'a-t-il pas applaudi chaudement toutes les mesures décidées depuis 13 ans. Il ne peut même pas se satisfaire de la dérive islamique du système.
Cependant, le MSP, conscient de ses intérêts stratégiques, ne suit pas jusqu'au bout la logique de son divorce. Le rappel des ministres islamistes est balayé d'un revers de la main. On ne met pas tous ses ?ufs dans le même panier. ?Idée saugrenue?, selon le patron du MSP, qui doit attirer l'attention du Premier ministre pour maintenir l'équilibre dans le gouvernement qu'il anime. La coalition islamiste à laquelle manque Djaballah exprime au moins que le MSP ne se sent pas capable de jouer en solo.
D. B


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