Algérie

Il importait des munitions : Un septuagénaire à la barre


Il importait des munitions : Un septuagénaire à la barre
Cheveux grisonnants, d'une taille au-dessous de la moyenne et vêtu d'un caban sombre et d'un pantalon en toile de couleur bleu foncé, le septuagénaire s'avance devant le prétoire d'un pas hésitant. La peur se lisait clairement sur son visage au teint clair. Z. Mohamed, âgé de 77 ans, comparaissait devant le tribunal criminel d'Oran, le 7 février dernier, pour détention et importation illicite de munitions. L'accusé était sous contrôle judiciaire depuis son arrestation. Selon l'arrêt de renvoi, il avait été interpellé au port d'Oran par les éléments de la police des frontières, PAF, le 21 octobre de l'année écoulée. Il venait de débarquer d'un car-ferry en provenance de la ville espagnole d'Alicante, où il était établi depuis plusieurs années. Les policiers ont découvert dans ses bagages un peu plus de 15 kg de poudre noire, 25 cartouches pour fusil de calibre 16 et 400 capsules. « Cela fait 40 ans que je suis chasseur et je dispose d'un permis.Les munitions que les policiers ont trouvées en ma possession étaient destinées uniquement à cet effet, Monsieur le juge », a-t-il déclaré, avec un accent prononcé trahissant ses origines de la contrée de Tlemcen, avant de fondre subitement en larmes. Dans la salle, troublée par l'émotion, son épouse n'a pu se retenir. Elle pleurait doucement sans quitter du regard son époux. Assis à ses côtés, ses deux fils tentaient de la consoler. « Ne saviez-vous pas que vous enfreigniez la loi ' », interroge le président du tribunal. « Ce n'était pas dans mes intentions. J'avais besoin de ces munitions pour chasser, et non pas pour autre chose. Je regrette Monsieur le juge de m'être conduit ainsi », explique-t-il en substance à travers des phrases entrecoupées de sanglots. Le président jauge le septuagénaire et constate qu'il avait un mal fou à surmonter cette rude épreuve. Il l'invite à regagner sa place dans le box des accusés pour consacrer l'audience à la suite des débats.Après un bref réquisitoire, la représentante du ministère public a requis une peine de cinq années de réclusion criminelle. L'avocat de la défense a plaidé le bénéfice de larges circonstances atténuantes, en mettant en évidence l'âge avancé de son mandant. Au terme des délibérations, le tribunal criminel a condamné Z. Mohamed à une peine d'une année de prison avec sursis. A l'annonce du verdict, son épouse, en proie à des sanglots, baisse sa tête et l'enfouit dans son foulard.
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