Il figure parmi les commerces centenaires au coeur de Londres L'irrésistible Algérian-Cofee Store

Publié le 06.12.2023 dans le Quotidien l’Expression

Par Rachid Lourdjane

Cette curieuse boutique, d'origine algérienne plantée au centre de Londres attire les amateurs de café et de thé depuis 136 ans. C'est l'irrésistible Algérian-Cofee Store qui figure dans la liste des commerces centenaires dans le coeur de la capitale britannique. Fidèle au concept de son créateur, elle n'a changé ni de nom ni de décor. Son fondateur, Hassan est un Algérien dont on ne connaît que peu de chose. La file des clients patiente devant cette survivance séculaire qui baisse son rideau à 18 heures précises. Nous sommes dans le beau quartier de Soho. Les premiers flocons de neige tombent en ce début de décembre. Ce coin de la Grande Cité très attractif est en changement permanant. Dans cet espace au croisement de Old Compton-Street et Dean-Street, c'est la seule boutique qui résiste aux nouveautés économiques et les modes qui défilent, ici, à grande vitesse. La boutique a été créée en 1887 par un compatriote. Elle tient le haut du pavé dans un domaine de la fine dégustation fondamentalement british avec un nombre impressionnant de 80 variétés de café et une quantité de thés du monde qui dépasse allègrement la centaine. La devanture indique l'«ALGERIAN COFFEE STORE» gardant fidèlement son identité et son look. Pas d'hésitation, il faut percer le secret de cette curieuse longévité. Aux parfums du café fraichement torréfié et l'ameublement d'époque se mêle une impressionnante panoplie de vaisselle antique et moderne. Les Londoniens, très attachés à cet héritage, attribue à cette petite entreprise familiale des faits miraculeux pour avoir survécu aux pires évènements de l'histoire britannique depuis tant d'années. Les photos d'archives en noir et blanc montrent le magasin debout au milieu d'un vaste champ de ruines fumantes après les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. L'Algérian-Coffee Store n'appartient plus aux héritiers Hassan. Par deux fois, elle a changé de main. En 1924 et en 1946. Mais l'ombre de ce mystérieux père fondateur est pourtant bien présente. On ne sait rien de ce personnage. Les archives ont disparu. Il y a une dizaine d'années, pourtant, une descendante de Hassan est venue à Londres pour un pèlerinage dans les traces de son ancêtre. Il est dit que l'on ne ressort pas indemne de cette Mecque du café qui impose sa marque chez les amateurs jusqu'au Buckingham Palace. Dans cette ambiance aux saveurs orientales, il n'y manque que la qacida de Hadj Mrizek. «El Qahoua ouel latay».