Algérie

"Il faut une nouvelle politique économique"HABIB YOUSFI, PRESIDENT DE LA CGEA, À EL TARF




«On ne peut pas avoir une économie forte sans infrastructures de base.»Le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea), Habib Yousfi, a appelé, hier à El Kala dans la wilaya d'El Tarf, à la mise en place d'une nouvelle politique économique, créatrice d'emploi et de richesses. Dans une allocution prononcée à l'occasion de l'installation du bureau de la Cgea dans la wilaya d'El Tarf, M.Yousfi, a refusé de parler de «relance économique», estimant que l'Algérie n'avait pas d'économie à relancer.
Il s'agit pour lui de mettre en place une stratégie de développement économique en créant les conditions de cette réussite et en mettant à niveau les infrastructures de base.
«On ne peut pas avoir une économie forte sans infrastructures de base. Il nous reste une stratégie de développement qui prend en considération la réalité de terrain», a-t-il dit. Il précise que sa vision de l'économie qu'il faudrait construire est une économie de marché mais qui permet à tous les Algériens de bénéficier des richesses du pays.
M.Yousfi qui s'est dit «optimiste» après la dernière tripartite et les engagements du gouvernement allant dans le sens de l'encouragement et de facilitation de l'investissement, a expliqué que dans la vie de la nation, «on ne peut pas dissocier entre le social et l'économie».
«C'est là que notre rôle est éminemment important», a-t-il indiqué à l'adresse des opérateurs économiques de la wilaya d'El Tarf, présents à la cérémonie de l'installation du bureau.
Ce rôle consiste à créer les richesses et l'emploi afin d'assurer une stabilité sur le front social. L'hôte de la wilaya d'El Tarf a illustré ses propos en mettant en exergue les dangers qui guettent l'Algérie à cause de la hausse continue des importations des produits alimentaires.
«La facture alimentaire ne cesse d'augmenter et lorsque le pétrole ne sera plus là, allons-nous nous entre-tuer», a-t-il argué, plaidant surtout pour l'encouragement de l'investissement dans les domaines de l'industrie et de l'agriculture et la levée des contraintes comme la bureaucratie et le financement des projets.
Le président de la Cgea a souligné la nécessité de réduire l'importation des produits locaux afin de réduire l'inflation. Il explique, dans ce contexte, que «quand il y a inflation, ça veut dire qu'il n'y a pas de production».
Pour sortir de cette situation, M. Yousfi a indiqué qu'il faut mobiliser les potentialités qui existent en Algérie.
Il dit avoir constaté une «réelle volonté» du gouvernement d'aller dans ce sens. Interrogé sur sa position concernant la décision de l'exploitation du gaz de schiste, l'orateur a indiqué qu'il n'est pas partisan de cette démarche du gouvernement. Après l'allocution de M.Yousfi, Mme Badra Dine a été installée comme présidente du bureau de la wilaya d'El Tarf de la Cgea. Cette Confédération compte installer prochainement d'autres bureaux régionaux dans d'autres wilayas.


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