Algérie

«Il faut trouver des politiques de création de vrais emplois»



«Il faut trouver des politiques de création de vrais emplois»
Le bilan du premier semestre 2011, annoncé mardi dernier par les services du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, n'avais pas fait l'unanimité chez les experts en économie, notamment quant aux chiffres avancés.
Pour Camille Sari, docteur algérien en finance et conseiller universitaire, «les chiffres des emplois créés ne donnent pas de détails et nous laissent sceptiques». Contacté par notre rédaction, cet expert en finance a dénoté de nombreuses irrégularités dans le rapport. «Pour atteindre le million d'emplois, il faudrait que les SGP crée des centaines de milliers d'emploi», alors que seulement 61 831 rectutements ont été effectués. «Dans ce cas-là, il existe un grand écart entre le nombre déclaré et les emplois créés», a-t-il affirmé. Aussi, l'expert a relevé que le plus gros des «emplois crées» vient des dispositifs d'aide à l'insertion comme le DAIP ou l'Ansej. Selon le bilan, le Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) aurait enregistré «le plus grand nombre d'emplois créés durant le premier semestre 2011 avec 397.675 postes de travail». Un dispositif remit en question par Cami Sari. «La grande question est de savoir s'il s'agit d'emplois durables ou simplement des aides à l'emploi pour ''calmer'' les jeunes et éviter des tensions sociales. Quand on injecte des milliards de dollars, on peut effectivement gagner du temps» avant d'ajouter : «J'ai été conseiller en création d'entreprises de l'Est parisien et je sais que tous les projets de création de nouvelles activités ont une chance sur deux de réussir les deux premières années et une chance sur trois les années suivantes», a-t-il estimé. Quant aux investissement dans ce secteur, il a affirmé que «le plus souvent en Algérie, la masse des investissements ont des résultats minimes par rapport à ce que cela devrait être. Il y a des fuites, et la presse avait évoqué des détournements des subventions de l'Ansej au profit de certains groupes puissants, voire mafieux». Camille Sari a relevé le risque que prend le gouvernement par la mise en place de dispositifs aussi peu reluisants. «Le risque à moyen et à long terme, c'est la déception qui naîtra chez les jeunes qui ont été lancés sur des projets mal ficelés. Il faudra dans ce cas-là injecter d'autres milliards afin de différer les échéances, sachant que le budget de l'Etat est déjà mis à rude épreuve», a-t-il souligné.


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