'Il faut savoir tourner la page ' Karim Matmour à Liberté

L'international algérien, Karim Matmour, regrette toujours le résultat nul obtenu lors de la précédente sortie des Verts face à la Tanzanie. Pour le milieu offensif de l'Entracht Frankfurt, l'équipe nationale aurait pu revenir avec les trois points de la victoire qui lui aurait permis de croire encore à la qualification à la CAN 2012. Dans un entretien accordé samedi au téléphone à Liberté, Matmour estime que l'important est de se projeter sur l'avenir et préparer dans les meilleures conditions les prochaines éliminatoires de la CAN 2013 et le Mondial 2014. Un objectif, selon lui, qu'il faudra atteindre absolument pour redorer le blason de la sélection nationale.
Liberté : Avec du recul, ne pensez-vous pas qu'il y avait place à une victoire en Tanzanie '
Karim Matmour : Absolument ! Que des regrets du reste car nous étions en mesure de repartir avec les trois points. Il est vrai qu'il y avait en face un adversaire assez coriace, mais cela ne veut dire aucunement que nous ne pouvions pas aspirer à un succès. Au contraire, si nous avons joué cinq minutes de plus, je suis sûr que nous aurions marqué le deuxième but de la victoire. Les automatismes venaient au fur et à mesure que les minutes passaient. N'oubliez pas que les matches programmés en septembre coïncident avec le début des compétitions dans le monde. Forcément, le joueur n'est pas à 100% de ses moyens. C'est pour vous dire que nous avons fait notre possible pour gagner, mais les choses ne s'étaient pas passées comme nous l'avions souhaité.
Avec ce nul, l'équipe nationale n'a plus rien à espérer dans cette épreuve, sauf un miracle, l'Algérie ne sera pas présente lors de la CAN 2012. N'éprouvez-vous pas un sentiment de frustration '
Naturellement. Mais nous ne sommes pas encore là. Il reste encore un dernier match à disputer, tout peut arriver. Bien que nos chances de qualification soient infimes, ce serait malhonnête de notre part d'aborder le match de la Centrafrique avec un esprit défaitiste. Bien au contraire. Il faut absolument gagner pour booster le moral surtout que cela fait quelques mois que nous n'avons pas goûté à la victoire. Je pars du principe aussi qu'une rencontre doit être remportée. Donc, nous allons sortir le grand jeu et tenter d'arracher les trois points sur nos terres. C'est important d'achever ces éliminatoires sur une bonne note. Cela va nous permettre également d'aborder les autres challenges qu'attend l'équipe nationale avec plus de sérénité. Toujours est-il que je crois que notre rendement s'est nettement amélioré depuis l'arrivée de Halilhodzic.
Vous voulez dire que le nouvel sélectionneur a déjà apporté sa touche '
Le coach national vient tout juste de débarquer en équipe nationale. Il a besoin de temps pour trouver ses repères et connaître son environnement et les joueurs avec lesquels ils travaillent. Je peux vous dire toutefois que face à la Tanzanie, sur le plan volume de jeu, nous avons créé plusieurs occasions, chose qui n'était pas arrivé depuis longtemps. Il y a une certaine amélioration dans le jeu, ce qui laisse augurer des lendemains meilleurs. M. Halilhodzic commence à mettre les choses en place et avec plus de temps, je pense que nous sommes capables de revenir en force lors des prochaines éliminatoires de la CAN et du Mondial. Si nous ratons la CAN 2012, ce ne sera pas la fin du monde. Nous allons se remettre en cause et tenter de faire bonne figure à l'avenir. Il faut tourner la page et essayer de faire de notre mieux pour se qualifier à la CAN 2013 et le Mondial 2014.
Justement, en évoquant ces éliminatoires, Halilhodzic s'est accordé un temps de six mois pour choisir les meilleurs afin de disputer ces épreuves. C'est dire qu'aucun joueur n'a encore gagné sa place. Ne ressentez-vous pas une quelconque pression par rapport à cette nouvelle donne '
La pression ' Nous l'a côtoyons chaque jour que cela soit en équipe nationale ou en club. Personnellement, je ne mets aucune pression particulière, j'essaye de travailler et progresser en même temps. À chaque match, je donne le maximum de moi. De plus, il y a un sélectionneur en place, c'est de son ressort de mettre une stratégie en vue de hisser davantage le niveau de l'EN et par la même occasion atteindre les objectifs assignés. Personnellement, je suis à la disposition du coach national, je ne discute pas ses choix.
Justement, face à la Centrafrique, certains cadres de l'équipe nationale, à l'image du capitaine Ziani, n'ont pas été convoqués. Cela relance la concurrence du coup au sein de l'équipe nationale, n'est-ce pas '
La concurrence existait toujours en équipe nationale. Ce n'est pas nouveau. Je n'ai pas à discuter les choix du sélectionneur. Moi, je me contente d'essayer d'accomplir convenablement mon boulot sans me soucier des choses qui me dépassent. Je tiens à vous dire aussi que l'important est de rebondir et redevenir costauds comme nous l'étions par le passé.
Sur un plan personnel, comment jugez-vous vos prestations avec votre nouvelle équipe '
Si j'ai choisi de jouer en Bundesliga 2 avec Frankfurt c'est bien pour avoir un temps de jeu suffisant. Des paramètres personnels m'ont poussé également à choisir ce club allemand. Je peux vous dire que j'ai eu l'occasion de prendre part à plusieurs rencontres. J'ambitionnais de jouer plus longtemps, mais ce n'est pas encore le cas. Ce qui me pousse à redoubler d'efforts à chaque séance d'entraînement histoire de pousser l'entraîneur à considérer mon choix. Je suis un homme patient, je vais en tout cas saisir la moindre opportunité afin de devenir un élément essentiel dans l'échiquier de Frankfurt. Je sais pertinemment qu'un bon parcours avec l'Entracht me permettra de retrouver rapidement la Bundesliga.