Il faut savoir quitter la table'

Pris dans le piège d'une grave crise financière, les clubs professionnels de football, pourtant transformés en sociétés commerciales à la faveur de la nouvelle loi sur le professionnalisme, s'en remettent à l'état pour les soustraire à une faillite annoncée.
à court d'arguments et surtout de solutions, le syndicat des clubs, appelé forum des clubs pros, a donc décidé de saisir le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, pour intervenir dans ce dossier épineux. Il lui est surtout demandé de renflouer les caisses vides à un moment où les pouvoirs publics espéraient plutôt mettre fin à une politique qui maintenait le football sous perfusion. De là à dire que l'état est invité poliment à revoir sa copie du professionnalisme, pour revenir à un système dirigiste et désuet, il n'y a du reste qu'un tout petit pas à franchir. Les patrons du football national, après avoir passé leur temps à faire le vide autour d'eux pour décourager les éventuels investisseurs et à faire de la résistance, voilà qu'ils s'érigent désormais en donneurs de leçon dans une tentative de remettre en cause une politique décidée en haut lieu.
En filigrane, ils laissent même entendre que rien ne peut se faire sans eux. Rien que ça ! Ils y sont, ils y restent, c'est visiblement à l'état de leur chercher chaussure à leur pied. Mais ces présidents ont-ils, ne serait-ce qu'une seule fois, imaginé que les choses pourraient être un peu plus abordables sans eux ' Que cette politique du professionnalisme pourrait trouver un terrain plus fertile chez nos clubs s'il leur arrivait d'avoir la bonne idée de débarrasser le plancher ' Comme ça, juste pour essayer, peut-être que finalement ce sont eux qui font peur à des investisseurs qui n'ont pas forcément envie que leur argent soit pompé à droite et à gauche. Alors, au lieu de dissoudre les SSPA pour mettre les pouvoirs publics devant le fait accompli, essayons plutôt de faire avancer les choses sans vous. Qui sait, peut-être que cette fois ci'
S. L.