«J'avais expliqué et alerté tout le monde sur ce qui se préparait. J'avais annoncé que la Coupe d'Afrique des nations de 2017 ne serait pas pour l'Algérie... et aujourd'hui, je dis que ce qui vient de se passer n'est pas catholique, le jeu auquel s'est livré la Confédération africaine de football est loin d'honorer cette institution», déclarait Mustapha Berraf, président du Comité olympique et sportif algérien, jeudi à la Chaîne II de la Radio nationale.Il n'est pas le seul à orienter cette flamme contre cette instance sportive. Les observateurs présents dans la salle au Caire (Egypte) n'ont pas applaudi à l'annonce du pays qui accueillera la 31e CAN. Au contraire, ils étaient abasourdis. Ce sont des regards de tristesse qui se sont croisés. L'extérieur s'interroge sur ce que pourrait bien cacher ce choix ' Les médias poussent leur analyse jusqu'à s'interroger si la CAF ne serait-elle pas entrain de mettre en conflit le président du Gabon Ali Bongo et ses opposants ' Et enfin, la dernière catégorie se veut rassurante : l'âge fait de cet homme, un inconscient, et espère enfiler, certainement comme dans ses rêves, le pantalon de Blatter. Pire encore, «c'est un homme dangereux capable de mettre à feu les relations entre les pays africains», tonnent quelques experts du monde sportif. En attendant, il vient de mettre K.-O. l'Afrique du nord, il l'éloigne le plus possible de ses agendas pour favoriser l'Afrique de l'Ouest, après avoir assuré à son pays, le Cameroun, l'édition de la CAN-2019. Un mode opératoire qui dénature les missions de la CAF. Aujourd'hui, les Algériens attendent des explications sur ce qui s'est passé. Alors que d'autres estiment que Hayatou continuera à «mater» le football algérien. Le jour le plus long a donc commencé pour ceux qui doivent convaincre le monde sportif, voire la nation algérienne sur les motifs de ce ratage. Leonard Dubreuil, cet expert international s'étonne : «On ne peut reprocher à l'Algérie de ne pas avoir une équipe nationale médiocre, ou que la menace pèse sur les joueurs, tout cela est faux archi faux... Et quelle nation africaine s'est battue vaillamment contre la toute puissante Allemagne lors de la dernière Coupe du monde... L'Algérie. Je n'ai pas de mot pour décrire ma surprise dans la non désignation de l'Algérie pour l'organisation de la CAN-2017. Oui le Gabon a organisé la CAN en 2012 mais ce pays n'avait reçu que 8 équipes. Quatre à Libreville et quatre à Franceville. D'après le dossier de candidature, le Comité d'organisation (COCAN) prévoit deux groupes à Libreville, un groupe à Franceville et un dernier à Port Gentil. Connaissant très bien Libreville, j'ai été directeur marketing de la Fédération gabonaise de football, le challenge va être important pour loger 8 équipes à Libreville plus les officiels. Il va être aussi compliqué de venir au Gabon. Il n'y a pas de compagnie aérienne nationale, qui propose des vols internationaux. Pour aller à Port Gentil, il va falloir utiliser des avions bi moteur au départ de Libreville. C'est l'unique solution. Il n'y a pas de route ni de chemin de fer. Le stade de Port Gentil sera construit par la même société chinoise, qui a réalisé celui d'Agondgé à Libreville. Bref, l'organisation doit se mettre en place rapidement.» Et de conclure : «C'est une décision politique. Rien de plus. On ne peut pas reprocher la violence du football algérien alors que le championnat gabonais est à l'agonie faute d'argent. N'oublions pas que le vainqueur de la dernière Ligue des champions es... algérien» Côté gabonnais, on retiendra cette déclaration faite mardi aux médias par Pierre-Alain Mounguengui, président de la Fédération gabonaise : «Notre candidature a été déposée juste après le désistement de la Libye, elle n'a donc aucun rapport avec la Guinée équatoriale qui a pallié le retrait du Maroc. Ce pays n'a jamais déposé sa candidature pour organiser la CAN 2015...» A partir de ce moment, disait-il, «l'on ne peut pas mettre la CAN-2015 sur le compte d'une zone... La proximité de 2015, 2017 et 2019 au Cameroun ne peut pas être un argument qui tient pour que le Gabon ne puisse pas organiser en 2017.» Le Gabon aura à présent, à gérer la feuille de route de cet événement avec ses deux stades susceptibles d'accueillir un tel événement : le stade de l'Amitié à Libreville (Angondjé) et le stade la Rénovation à Franceville. Deux autres devront être livrés d'ici au début 2017. Le pari n'est pas gagné. Le journal «Les Echos» écrira : «Preuve qu'un certain flou règne, le stade omnisports de Libreville, dont la rénovation n'est toujours pas achevée, a disparu des radars ces dernières heures, au bénéfice de celui d'Oyem (Nord du pays). «Pour les stades à Oyem et Port-Gentil, le problème ne se posera pas. Nous avons pris des dispositions pour qu'au moment opportun, ces stades soient livrés à temps réel et nous jouerons effectivement sur ces stades-là.» C'est dire que le défi semble pour l'heure incompatible avec le climat social très tendu régnant actuellement dans le pays, sur fond de contestation du président. «La CAF inquiète, la CAF prend un coup de vieux avec son président, la CAF s'enflamme et enfin la CAF tire sur l'Algérie et ses représentants du monde sportif. La CAF met à genoux l'Algérie», ce sont là les principaux titres qui s'affichent sur les différentes toiles. Pour le journal français, «le Parisien» avec une sécheresse d'arguments, il tente de donner raison à Hayatou «les arguments qui ont fait que le Gabon, cette petite nation pétrolière qui ne compte qu'environ 1,5 millions d'habitants, ait bénéficié de l'organisation de cette CAN est surtout le fait de «l'existence de deux stades d'ores et déjà construits, celui de l'Amitié et celui de Franceville, alors que deux autres sont en cours de rénovation, à Libreville et à Port-Gentil», et de poursuivre un peu plus loin que «la candidature gabonaise bénéficiait aussi de l'attitude bienveillante des dirigeants du foot africain. Lors de la réattribution en urgence de la CAN-2015, les Gabonais avaient offert vingt bus à la Guinée équatoriale pour transporter les équipes et les délégations. Ce geste de solidarité avait été très apprécié dans les hautes sphères de la CAF.» Il fallait tout simplement se distinguer par ce geste. Quant à France 24, elle a précisé : «Depuis l'Afrique du Sud en 2013, la balance penche nettement du côté de la langue de Molière au détriment de celle de Shakespeare : Guinée équatoriale en 2015 (le français y est langue officielle aux côtés de l'espagnol vernaculaire), Gabon (2017), Cameroun (2019), Côte d'Ivoire (2021) et Guinée (2023). La domination de l'Afrique de l'Ouest est donc prégnante avec le retour de la CAN au Gabon, qui avait déjà organisé la compétition en 2012 conjointement avec la Guinée équatoriale, en recevant des matches à Libreville (notamment la finale) et Franceville». Les rides de Hayatou servent bien aux ennemis de l'Afrique de poursuivre leur politique d'isolement. Mais réussiront-ils ' La Coupe d'Afrique des nations restera un objectif pour l'Afrique du Nord mais a elle ne résout pas les problèmes du sport. Aux nôtres de passer au grand nettoyage et de confier cette lourde mission à nos professionnels capables de remplir la mission, celle de l'image de notre sport comme cela se fait sous d'autres cieux. Les stars ne manquent pas en Algérie, elles sont là, disponibles pour servir notre football et travailler non seulement sur les terrain mais aussi dans les coulisses, quand la confiance est créée toute résistance est ainsi détruite. Aujourd'hui, à nos joueurs de faire la différence en 2017 en ramenant cette sacrée coupe au pays, une belle manière de faire taire la CAF de l'empereur Hayatou.
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Posté Le : 10/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : H Hichem
Source : www.lnr-dz.com