Algérie

«Il faut s'attaquer aux racines du fléau»


Ces dernières années ont été le témoin d'une évolution rapide du terrorisme et de l'extrémisme violent sur tout le continent africain.Un fléau ayant généré des menaces et des problèmes aux coûts, à l'échelle, à la gravité et à la complexité d'une ampleur considérable. Néanmoins, les pays africains sont, à l'heure actuelle à des phases différentes dans l'élaboration de stratégies de lutte contre le terrorisme. Or, gagner la guerre contre le terrorisme en Afrique ne passera pas sans une reprise en main réelle des souverainetés touchées par le conflit. À cet égard, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, a invité les Etats membres de l'Union africaine à adopter une «approche globale» et au renforcement de la coopération aux niveaux régional et international. Lors d'une visioconférence organisée par le Conseil de la paix et de la sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) sur «la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique», le chef de la diplomatie algérienne a souligné que «cette approche doit aller au-delà de la dimension sécuritaire pour s'attaquer aux facteurs structurels de la radicalisation et de l'extrémisme violent».
Un appel à s'attaquer aux racines du fléau, notamment le financement du terrorisme qui «dépend de plus en plus du crime organisé pour acquérir une plus grande puissance destructrice». Pour ce faire, Ramtane Lamamra a appelé à l'élaboration d'une stratégie continentale de prévention et de lutte contre le financement du terrorisme. En somme, adopter une politique d'harmonisation des processus et des procédures de lutte fondée, sur les recommandations de la réunion de haut niveau d'Alger, sur cette question, tenue en avril 2018. Dénonçant l'«égoïsme» de certains pays du continent, qui ont relégué la question du terrorisme et de l'extrémisme violent au second plan, le chef de la diplomatie algérienne a invité les Etats africains à «s'unir et à parler d'une seule voix» pour souligner qu'il s'agit d'une «menace mondiale qui ne connaît pas de frontières, de nationalité ou de religion, et que la communauté internationale doit y faire face, ensemble».
La réponse au terrorisme et aux autres crimes doit être davantage économique et social, que militaire. En effet, la solution armée n'a jamais été la réponse au terrorisme. Point de paix durable sans emplois, sans diversification économique et sans savoir. L'enjeu, pour l'Afrique est de créer une dynamique productive ancrée dans la transformation des ressources naturelles des pays de la région, par des investissements massifs dans les systèmes d'éducation et de formation, notamment professionnelle, des jeunes. Au plan législatif, les Etats doivent se doter de lois incriminant le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. «Au-delà de la seule réponse en matière de sécurité, le développement, l'Etat de droit et la bonne gouvernance sont les pierres angulaires de la stabilité dans la région.
Les gouvernements doivent regagner la confiance de leurs citoyens et les Nations unies sont déterminées à soutenir tous les efforts dans ce sens», affirmait le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Mettant en exergue l'expérience algérienne en la matière, Ramtane Lamamra notera que s'«il faut tirer une leçon de l'expérience algérienne, c'est que chaque fois qu'une réponse militaire est nécessaire, elle doit être associée à un large éventail de mesures pour s'attaquer aux causes sous-jacentes» et d'ajouter que «cette combinaison de mesures a, dans le cas de nombreux pays, fourni la clé pour vaincre la menace terroriste et tarir toutes ses sources».
Une manière de priver les groupes extrémistes de leurs zones de recrutement. Dans son intervention, Ramtane Lamamra a souligné qu'«il n'existe pas de politique de lutte standard contre le terrorisme ou la radicalisation» et que le préalable à l'élaboration et à la mise en oeuvre réussie de stratégies de lutte contre le terrorisme est de «comprendre le contexte et l'histoire d'une Nation». Aussi, a-t-il réitéré l'engagement de l'Algérie à renforcer la coopération aux niveaux régional et international pour «inverser la déstabilisation causée par le terrorisme et l'extrémisme violent», notamment dans la région sahélo-saharienne.
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