-Quel est votre sentiment au lendemain de l'annonce de la décapitation d'Hervé Gourdel 'A l'annonce de l'assassinat d'Hervé, j'ai ressenti un sentiment de colère. Aujourd'hui, après avoir réfléchi toute la nuit, je suis dans une phase d'apaisement qui m'a permis de bien préparer la marche silencieuse en hommage au défunt, un enfant du pays passionné de montagne. Il est important de se sentir en paix car nous rentrons en deuil. Je ne veux plus polémiquer sur les choix politiques nationaux. Ce n'est pas mon rôle.-Pourtant, vous avez déclaré que vous étiez en colère contre tout le monde en critiquant le gouvernement français, suite à la mort d'Hervé Gourdel. Comment situez-vous les responsabilités dans ce drame 'C'est vrai que les responsabilités sont multiples, mais le gouvernement français a fait son choix irréversible d'intervenir contre ces barbares. J'ai émis des critiques sous l'emprise du choc et de la colère. J'étais complètement abattu. Un maire a le droit d'être en colère après la mort tragique d'un de ses concitoyens. Avec le recul, je pense sincèrement que ce problème de l'Etat islamique dépasse le maire d'un petit village de 1328 habitants. C'est un conflit politico-religieux international qui dure depuis plus de 20 ans. La responsabilité est partagée par toute la communauté internationale, qui doit trouver rapidement des solutions durables pour arrêter cette barbarie.-Avez-vous eu l'espoir de le revoir libre, sain et sauf 'Après l'expiration de l'ultimatum, une lueur d'espoir est née en moi et chez plusieurs amis et proches d'Hervé. Il était un vrai montagnard, un alpiniste chevronné. Tout au long de sa carrière, il était confronté au danger. Il avait un mental et un physique forts. On se disait que même si les terroristes l'auraient gardé pendant une longue durée, il était en mesure de résister. C'est le message d'espoir que nous avions fait passer aux médias dans la matinée du mercredi, quelques heures avant d'apprendre la triste nouvelle.-Comment vont la famille et les proches du défunt après ce drame 'Je leur ai exprimé mon soutien personnel et celui de toute ma population dans ce deuil qui les frappe. Sa famille a beaucoup apprécié l'élan spontané de solidarité qui s'est constitué pour réclamer sa libération, puis à l'annonce de sa décapitation barbare. Ses parents, sa femme et ses enfants se résignent. Ils ont émis le souhait de rester en privé, loin des médias. Ils ne veulent faire aucune déclaration pour l'instant. Ce sont eux qui ont demandé à ce que la marche en hommage à Hervé soit silencieuse, sans aucune prise de parole.-Après l'échec de la tentative de libération, avez-vous des informations sur une éventuelle localisation du corps de la victime 'Justement, si nous avons eu tous ici une lueur d'espoir de revoir notre ami vivant, c'était grâce au fait que l'Etat algérien a mis des moyens de recherche importants pour essayer de localiser Hervé. On pensait tous que grâce aux moyens déployés par l'armée algérienne, on le retrouverait avant qu'il ne soit trop tard. Malheureusement, les barbares ont été plus rapides et ont commis leur acte atroce. Selon les informations que nous avons eues ce matin (jeudi, ndlr), l'armée algérienne maintient les moyens mis en ?uvre pour retrouver le corps. Il faut rendre le corps d'Hervé à sa famille pour qu'elle puisse faire son deuil. C'est très important pour nous tous.
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Posté Le : 27/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir Ghezlaoui
Source : www.elwatan.com