Algérie

«Il faut réconcilier l'investisseur et le banquier»



Le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Prospective, Mohamed Cherif Belmihoub, estime que pour actionner les leviers de croissance qui permettraient la concrétisation de la relance économique comme inscrit sur la feuille de route du gouvernement, il est indispensable de trouver de nouvelles formes de financement dans l'espoir notamment de libérer l'investissement.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Pour ce faire, Cherif Belmihoub a plaidé hier mardi, lors de son intervention au forum du quotidien arabophone Echaab, pour la «réconciliation entre le banquier et l'investisseur». Il estime que ce duel permanent est loin de servir les intérêts de l'économie nationale. Il fera d'ailleurs savoir qu'un audit a été initié par le gouvernement à ce niveau-là.
Il s'agit d'étudier sur quelles bases certaines demandes de prêts des investisseurs n'ont pas été prises en charge par les banques. Il préconise par ailleurs de chercher d'autres instruments de financement comme c'est déjà le cas avec la possibilité de recourir à la finance islamique qui est un moyen « de capter les fonds qui circulent en dehors du circuit bancaire ».
Cherif Belmihoub a en outre insisté sur l'avantage que pourrait constituer le partenariat public/privé. Les banques privées et publiques devraient, selon lui, bénéficier des mêmes droits certes mais aussi des mêmes obligations.
Dans ce contexte, il a appelé à simplifier les procédures administratives et à rendre transparentes les décisions économiques et d'investissements. Cherif Belmihoub juge que la bureaucratie est la première ennemie de l'investissement productif. L'invité du forum a sur un autre plan dressé un bilan quelque peu pessimiste de la situation socioéconomique de l'Algérie. Il a fait constater à ce propos que nous avons connu trois crises cumulées, à « commencer par la crise pétrolière de 2014 marquée par la chute brutale des hydrocarbures». Celle-ci, dit-il «a confirmé que notre économie dépend fortement des hydrocarbures».
La crise pétrolière de 2019 s'est quant à elle accentuée avec l'apparition de la crise sanitaire qui a eu raison de notre système économique national. Il rappelle que la pandémie de Covid-19 a coûté cher à la trésorerie publique. «Les aides accordées par l'Etat durant la période de confinement ont pesé lourd sur la balance financière du pays », rappelle-t-il.
Concernant le plan de relance, il appelle à se détacher des hydrocarbures et d'aller vers l'exploitation de nouvelles ressources. Il met en avant dans cette optique, «les potentialités inestimables des secteurs miniers, de la chimie pharmaceutique et de l'agriculture saharienne».
Cherif Belmihoub affirme que le pays n'est pas en faillite mais qu'il devrait songer à «exploiter des ressources financières qui n'étaient jusque-là jamais utilisées».
Cherif Belmihoub a expliqué que ce plan de relance passera par trois étapes. « La première s'inscrit dans le court terme et devrait répondre aux préoccupations immédiates des opérateurs économiques.»
La seconde phase qui s'étalera de 2021 à 2022 «permet de préparer les conditions pour une transformation économique structurelle et enfin, la période comprise entre 2022-2025 qui concerne les grandes réformes annoncées par le président de la République ».
M. Z.


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