Algérie

"Il faut raser beaucoup d'immeubles"




A Alger, «il y a des immeubles dans cinq communes qui doivent être rasés», estime Abdelhamid Boudaoud, président du Collège national des experts architectes, selon lequel ces immeubles ne peuvent pas être réhabilités.Interrogé par l'APS sur les communes dont les immeubles, vétustes, anciens et mal entretenus, doivent être rasés, M. Boudaoud a indiqué qu'il s'agit de Bab El Oued, Sidi M'hamed, El Madania (ex-Clos Salembier), Hussein Dey et El Harrach.Il y a également des pans entiers de quartiers d'autres communes qui «doivent subir le même sort». Dans ce cadre, il cite une partie de la commune d'El Biar, sur les hauteurs d'Alger.Le président du Collège national des experts architectes justifie ces dispositions qu'il qualifie de «radicales» par la vétusté et la dégradation générale du vieux bâti dans ces communes du fait de l'absence d'entretien.Pour M.Boudaoud, «il faut arrêter l'hécatombe et désigner des experts-architrectes, dont un millier sont en exercice en Algérie, «aptes à établir un rapport sur l'état de santé de tous les anciens bâtiments afin de suggérer les solutions à appliquer et les sauver de la démolition».Il estime en effet «regrettable que les quartiers de Belcourt, construits entre 1875 et 1880 par un entrepreneur du même nom, soient délaissés pendant des années». «Le paysage architectural d'Alger est considéré comme un laboratoire car de nombreux architectes s'y sont essayés à cet art», a-t-il dit, citant en particulier Tuillier et Pouillon, qui ont contribué à la construction de la commune d'El Madania.La vétusté du bâti est expliquée par l'âge des constructions comme à Bab El Oued dont l'édification a commencé en 1838, alors que des quartiers comme Bab Azzoun (place des Martyrs) et le boulevard du Front de mer, entre l'actuel square Sofia (près de la Grande Poste) et le bd Frantz-Fanon (ex-Anatole France) jusque vers l'ex-rue de la Marine ont été construits également début 1842.Les artères commerçantes très fréquentées de Didouche Mourad (Michelet) et Larbi Ben M'hidi (Isly) abritent des bâtiments dont la construction a débuté vers 1852, soit il y a un peu plus de 170 ans.En 1962, il y avait quelque 610.000 logements dans le Grand Alger, soit de Boufarik à l'ouest jusqu'à Boumerdès à l'est, contre 1,9 million de logements dans toute l'Algérie, selon M.Boudaoud.Néanmoins, les signes de décrépitude sont visibles sur les façades d'un grand nombre de bâtiments ce qui a conduit la wilaya d'Alger à lancer un programme de réhabilitation doté de 7 milliards de dinars.Signe du crépuscule du vieux bâti dans la capitale algérienne, il y a, selon M.Boudaoud, la lente agonie de l'ancienne médina d'Alger, la Casbah, construite avant l'arrivée de la colonisation: là, le nombre de maisons, dont beaucoup de douérates, «est passé de 1700 en 1962 à 600 actuellement».




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