Algérie

« Il faut que les mentalités changent »



« Il faut que les mentalités changent »
Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Maître Farouk Ksentini, a qualifié, hier, la réaction de certains partis islamistes concernant les amendements introduits dans le code pénal relatifs à la violence faite aux femmes « d'excessive et de violente ». « Je suis surpris par cette réaction inappropriée parce que je considère que l'Islam est extrêmement protecteur à l'égard des femmes, et plus nous prenons des dispositions qui protègent les femmes contre la violence, plus nous progressons, et ce en nous soumettant à la volonté du législateur qui, à travers la cConstitution, a déjà proclamé l'égalité entre les sexes », souligne-t-il. PourMe Ksentini, il faut absolument se débarrasser de cette mentalité. « Il faut que cesse la colonisation de la femme. On est arrivé à nous débarrasser de la colonisation française, mais la femme algérienne n'a pas encore réussi à se libérer de la colonisation dont elle fait l'objet. Il faut que les mentalités changent et évoluent dans le sens du progrès, de l'égalité et surtout de la protection de la femme, qui est un signe de progrès incontestable », estime-t-il, soulignant à cet effet que l'égalité entre l'homme et la femme doit être reconnue par la société. Le président de la CNCPPDH a rappelé qu'il a salué le texte élaboré par le gouvernement concernant la violence faite aux femmes, tout en soulignant avoir été étonné après les réactions de quelques partis islamistes qui vont « contresens des dispositions de notre religion ». Par rapport aux contours du texte en question et notamment la violence économique, Me Ksentini a estimé que l'autonomie financière relève du droit positif susceptible de consolider davantage la place de la femme au sein de la famille. En effet, un article stipule une peine de six mois à deux ans de prison contre « quiconque exerce sur son épouse des contraintes afin de disposer de ses biens ou de ses ressources financières ». « C'est indigne d'une société musulmane et d'un Etat de droit de refuser que la femme soit autonome financièrement », lâche-t-il. Au sujet du principe du pardon de l'épouse consacré par ledit texte et qui met fin à toute poursuite judiciaire à l'encontre du conjoint coupable de violence physique ue certains députés ont également rejeté, le président de la CNCPPDH a soutenu qu'il est impossible d'empêcher une femme de pardonner à son époux et surtout dans un but noble, celui de préserver la cellule familiale. Quant aux sanctions pénales, Me Ksentini a insisté notamment sur l'aspect préventif qui devrait « amener les gens à réfléchir avant d'agir inconsidérément ». La séance de vote des amendements du code pénal tenue cette semaine à l'APN a été marquée par l'abstention des députés du Parti des travailleurs (PT) et l'absence des députés de l'Alliance de l'Algérie Verte (AAV) qui avaient appelé au retrait du projet estimant qu'il « va à l'encontre des principes et de la culture de la société algérienne ».




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