Il faut nettoyer les écuries d'Augias

La ligue régionale de football de Batna (LRFB) est dans l'?il du cyclone. Elle n'est pas la seule à être pointée du doigt. D'autres ligues sont dans la même situation de pourrissement avancé.Ceux qui ont, à un titre ou à un autre, la responsabilité de veiller au bon fonctionnement des ligues portent une lourde responsabilité dans ce qui est arrivé à la ligue de Batna.Ils ne peuvent pas dire qu'ils ne savaient pas ou se cacher derrière de fallacieux prétextes pour se dédouaner. Des voix, peu nombreuses certes, se sont parfois élevées pour dénoncer les magouilles et trafics en tout genre qui avaient cours à ciel ouvert.Elles ont été ignorées, éteintes pour laisser pourrir la situation. L'exemple le plus édifiant est celui du sort que la fédération, via son secrétaire général, a réservé à Salim Oussaci, évaluateur d'arbitre.Ce dernier a dénoncé, dans l'une de ses chroniques publiées sur les colonnes d'El Watan en août 2015, les travers de l'arbitrage et des ligues. Cela a déplu aux tenants de la corruption qui ont usé de toute leur influence auprès des instances dirigeantes du football algérien pour évincer l'ancien arbitre international du corps des évaluateurs d'arbitres.Sitôt décidé, sitôt faitLa décision d'écarter Salim Oussaci a été publiée sur le bulletin officiel n°1 de la Ligue de Sétif où il est précisé : «S'agissant du DT arbitrage, en l'occurrence M. Oussaci, conformément aux décisions de la FAF qui l'a démis de toutes fonctions concernant l'arbitrage et le football au niveau des instances officielles, donc il lui est signifié une fin d'exercice pour sa mission en qualité de directeur de l'arbitrage et membre du bureau de la LSF est considéré comme ne faisant plus partie de la composante humaine de l'institution.» Voilà comment la Fédération se comporte vis-à-vis de ceux qui ont le courage de dénoncer les travers dans l'arbitrage.Ceux qui ont participé au lynchage de Salim Oussaci, quels que soient leur rang et fonction, méritent le même sort réservé aux dirigeants de la ligue de Batna. Le comble, c'est que jeudi en fin de journée, un agent de la Fédération a joint Salim Oussaci, par téléphone, pour lui dire :«Monsieur Oussaci vous êtes désigné comme évaluateur d'arbitres de la rencontre DRB Tadjenant-CS Constantine», des mois après avoir été blacklisté de cet organe. L'ancien arbitre international, fidèle à ses principes, a décliné «l'offre». Il ne mange pas de ce pain.Le temps lui a donné raison. D'autres ligues sont dans la même situation que Batna. Ceux, qui ont été informés, qui savaient et qui ont cautionné cette lamentable situation, n'ont plus rien à faire au sein des instances et structures du football. Leur complicité est aujourd'hui totalement établie.