Algérie

«Il faut multiplier ce genre d'initiatives»


«Il faut multiplier ce genre d'initiatives»
-Que peut-on attendre concrètement de cette rencontre islamo-chrétienne ' Qu'allez-vous y dire et partager ' On peut attendre une plus grande connaissance mutuelle. Lorsqu'on s'est écoutés et mieux compris, le respect est plus facile. Parfois naît aussi une amitié, une estime fraternelle et même une certaine admiration mutuelle. Chacun arrive à  cette rencontre avec le désir de se donner à  connaître, simplement, sincèrement et avec l'espoir de découvrir quelque chose de nouveau chez l'autre. On ne sort heureux d'une réunion que si on a appris quelque chose de nouveau. -Malgré l'esprit fécond des rencontres d'Assise, insufflées par le Vatican, l'actualité rapporte régulièrement des motifs de s'inquiéter du rapprochement mis à  mal entre les croyants de diverses religions. Le dialogue peut-il surmonter ces difficultés ' C'est justement à  cause de cette actualité lourde et parfois criminelle qu'il faut multiplier ce genre d'initiatives. L'esprit d'Assise, c'est celui du progrès sur les chemins de la paix. La figure de St-François à  cet égard est très parlante. Alors que tout le monde essayait de l'en dissuader, il a tenu à  aller à  la rencontre du sultan et les préventions qui étaient fortes, sont tombées. La rencontre a été très riche, humainement et spirituellement, et pourtant, on était dans la période des Croisades. Cela s'est passé en 1219. Nous pourrions dès maintenant commencer à  en préparer le huitième centenaire. Ce qui est sûr, c'est que seuls le dialogue, la rencontre face à  face peut permettre de surmonter ces difficultés. -Vous vous àªtes personnellement engagé dans la rencontre interreligieuse. Pourquoi ' Que vous apporte-t-elle humainement et religieusement ' Oui, la rencontre religieuse occupe une belle part de ma vie. J'ai beaucoup appris dans le contact avec les juifs. Ils m'aident à  comprendre toutes les racines de la personne et de l'enseignement de Jésus, que nous les chrétiens regardons comme «la gloire» de ce peuple élu. Dans mes rencontres avec les musulmans, je suis touché par leur ferveur, leur sens de la prière, de l'aumône, du jeûne, de la miséricorde, et je dois dire que souvent, en les écoutant ou en les voyant vivre, je me suis senti un chrétien ou un prêtre médiocre. Le contact avec les musulmans m'appelle à  la conversion, me stimule dans le don de ma vie et me fait demander à  Dieu de vivre ma vocation de baptisé avec plus de ferveur. -La question que je n'ai pas posée mais à  laquelle vous auriez aimé répondre ' La question que je n'aurais pas aimé que vous me posiez est la suivante : «Qu'est-ce que nous devons demander à  Dieu '» D'abord, qu'il nous fasse miséricorde et, puisqu'il est notre Créateur, qu'il puisse continuer de nous faire, refaire et... parfaire, pour que nous soyons davantage des relais de Son amour dans ce monde. J'espère que beaucoup de musulmans prient pour les chrétiens et beaucoup de chrétiens pour les musulmans. Je suis touché de voir qu'à la fête de Yom Kippour, les juifs prient pour que leurs péchés et ceux de tous les hommes, qui ne sont pas juifs, soient pardonnés par Dieu. Il me semble que lorsque nous prions pour les autres, qu'ils soient de notre religion ou d'une autre, nous pouvons demander à  Dieu : «Seigneur, voici nos frères et sœurs. C'est toi, leur Créateur. Continue de veiller sur eux. Donne-leur aujourd'hui et demain tout ce dont ils ont besoin pour mieux recevoir ton amour, pour progresser vers toi et pour avancer dans le monde comme de vrais serviteurs de la paix, de ta miséricorde qui est la source de tout.»                    
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