Algérie

Il faut faire quelque chose et vite !



On ne sait pas si l'Algérie a été un exemple d'efficacité en matière de gestion de la pandémie de coronavirus mais on sait que le pays ne s'en est pas mal sorti, comparé aux résultats dans des pays autrement mieux nantis en matière de moyens mobilisés à l'occasion et disposant à la base d'une politique de santé publique beaucoup plus performante. Mais on a également su rapidement qu'au vu des hésitations politiques et de la faible adhésion citoyenne aux mesures de protection et de prévention les plus élémentaires, il y avait quand même une part de miracle que les dégâts ne soient pas plus dramatiques. Passons sur les scepticismes, inévitables par ailleurs, qui suggéraient que la réalité est autrement plus grave que ce que la communication officielle voulait bien nous délivrer. À l'évidence, il y a des choses qu'on ne peut pas cacher, il y a des chiffres qu'on ne peut pas revoir à la baisse dans les proportions que d'aucuns peuvent imaginer et la tendance générale était plutôt à l'optimisme. En l'occurrence, ça a même contribué à mettre plus d'eau dans le moulin des « négationnistes » qui prétendaient, avec un argument ou un autre, naïvement ou à dessein, que cette terrible maladie est une vue de l'esprit. Sur le terrain de la vraie vie, la situation, sans être vraiment maîtrisée, n'inquiétait pas outre mesure. Les Algériens n'étaient déjà pas des exemples de discipline en matière de respect des gestes-barrières et de confinement quand ils étaient sous la contrainte légale. On imaginait donc ce que ça allait être quand cette contrainte est partiellement ou entièrement levée pour ne compter que sur leur disponibilité et leur sens des responsabilités. La fermeté de la force publique étant au niveau où elle est, c'est-à-dire un peu trop nonchalante -sinon plus - pour une situation de péril national, il fallait craindre le pire. Et on n'a pas tardé à en percevoir les signes les plus alarmants. Après un mois de courbe descendante avec des chiffres sensiblement rassurants, voilà que la tendance s'inverse dangereusement au moment où on pensait que le bout du tunnel n'était pas loin. Bien sûr, toutes les explications ne sont pas à portée de main mais il y en a quand même qui relèvent de l'évidence : très peu d'Algériens portent la bavette, la majorité des commerces fonctionnent comme si on était au siècle dernier, les cérémonies de mariage ont repris sans crier gare, la distanciation physique est devenue une dérision et l'autorité politique ne semble pas pressée de revoir le dispositif général que tous les voyants - au rouge - imposent pourtant. Il faut faire quelque chose et très vite !S. L.


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