Algérie

«Il faut faire le diagnostic de l'échec de la vaccination»



Le professeur Mohamed Nibouche, expert en affaires pharmaceutiques, estime que le Comité scientifique de suivi et de contrôle de la pandémie qui travaille, depuis deux ans, sur la pandémie et qui a mis en place la stratégie de vaccination, doit expliquer les raisons de l'échec de la campagne de vaccination contre la Covid et dégager les moyens pouvant faire pencher la balance. Car derrière l'échec de la vaccination, souligne cet expert, l'Algérie a gaspillé beaucoup d'argent en raison des vaccins périmés et non utilisés.Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le directeur général des services de santé au ministère de la Santé a reconnu que le Comité scientifique tente, depuis six mois, de comprendre les raisons à l'origine du refus des citoyens de se faire vacciner sans succès. «C'est très grave, si en six mois, au sein des institutions de l'Etat, on n'arrive pas à trouver des solutions», estime le professeur Mohamed Nibouche. «Lorsqu'on voit dans les universités que le taux de vaccination des étudiants est à peine de 2% au niveau national, on se pose des questions sur les raisons de ce pourcentage», dit cet expert.
«Quelle est la stratégie vaccinale qui a été mise en place par le Comité scientifique, qui est installé au ministère de la Santé et qui donne son avis sur des orientations de la politique vaccinale de la Covid-19 '» s'interroge le professeur Nibouche.
Il a rappelé que le directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie a reconnu cette semaine que le taux de vaccination au niveau national est très bas. «C'est au bout de deux ans, et quand bien même au bout d'une année, le taux de vaccination serait très bas, cela veut dire que la politique vaccinale en termes de stratégie est défaillante», dit-il. «Elle n'a pas provoqué l'adhésion des citoyens à se faire vacciner. La seule fois où nous avons vu des citoyens aller vers les centres de vaccination, c'était en juillet dernier, lors de la troisième vague parce qu'il y a eu une peur générale. Donc, il faut revoir cette stratégie de communication. C'est le message de communication qui peut faire adhérer la population au processus vaccinal», estime notre interlocuteur. Comment ' «Il appartient au ministère de la Santé de faire le vrai diagnostic. Puisqu'il ne faut pas oublier que l'une des conséquences de cet échec de vaccination, ce sont les millions de doses qui ont été jetées parce qu'elles sont périmées», souligne le professeur.
Le DG des services de santé a, une fois de plus, affirmé qu'aucune dose de vaccin n'a été jetée.
Lyes Rahal, lors d'une intervention sur un plateau d'une télévision privée, a affirmé qu'il n'y a pas eu de doses jetées et qu'il y a des doses qui arriveront à la date de péremption vers le mois de mars ou avril prochain. « Faux », rétorque le professeur Nibouche. «Il y a eu des vaccins déjà périmés. C'est indéniable, la vie d'un vaccin n'est pas très longue. C'est de l'argent que nous avons payé mais l'origine de ce gaspillage, c'est le refus des gens de se faire vacciner. Maintenant, il faut faire un diagnostic pour que cela ne se répète pas et afin d'instaurer une vraie politique de communication, d'éducation sanitaire et la prise de conscience par les citoyens sur le rôle de la vaccination dans la lutte contre la Covid», a proposé l'ancien directeur de l'Agence du médicament. «Maintenant, il faut qu'on nous explique pourquoi cet échec. Et c'est au Comité scientifique national qui travaille depuis deux ans sur la Covid-19 et qui a mis en place toute cette stratégie, d'expliquer les raisons de cet échec et de dire quels sont les moyens pour arriver à faire remonter le nombre de vaccinés et faire adhérer les citoyens à la vaccination», estime cet expert pharmaceutique.
S. A.


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