Algérie

'Il faut des instruments pour prévoir les catastrophes naturelles' Azzedine Boudiaf, expert en géorisque, l'a affirmé hier à BoumerdÈs


'Il faut des instruments pour prévoir les catastrophes naturelles'                                    Azzedine Boudiaf, expert en géorisque, l'a affirmé hier à BoumerdÈs
Lors de la conférence qu'il a animée hier sur l'environnement, portant sur les géorisques, M. Azzedine Boudiaf, expert en cette matière, a affirmé qu'il y a nécessité d'établir des instruments réglementaires très détaillés pour faire face aux conséquences des catastrophes naturelles, notamment les séismes, les glissements de terrain et autres. 'Aujourd'hui, on a besoin d'instruments réglementaires très détaillés accompagnés d'un diagnostic des pathologies pour mieux prévoir et maîtriser ces catastrophes', a-t-il indiqué. M. Boudiaf a insisté sur l'établissement de plans détaillés sur l'occupation des sols. 'Il faut une loi très stricte sur l'occupation des sols, c'est ce dont a besoin le pays notamment en termes de prise en charge de ces sols par les citoyens qui construisent dans le cadre de l'autoconstruction et les institutions d'Etat qui développent les régions', a-t-il dit.
Ces instruments sont indispensables, notamment dans les zones où les risques sont récurrents, a-t-il ajouté en citant l'exemple des catastrophes de Bab El- Oued, de Boumerdès, d'El-Asnam ou encore d' Aïn El-Hammam. 'On peut faire de la prévention si ces instruments sont entre les mains des décideurs car souvent c'est l'homme qui est derrière ces catastrophes', a-t-il encore souligné. 'À cause de l'urbanisation effrénée, la région de toute la Mitidja s'entasse chaque jour de 30 cm, c'est énorme', a encore affirmé l'expert précisant que dans plusieurs parties du monde, il y a eu mauvaise gestion en amont et en aval, ce qui a conduit à de grandes catastrophes. 'Ça ne sert à rien si on construit des bâtisses antisismiques alors que le sol est mauvais', a-t-il dit. L'exemple le plus édifiant a été le glissement de terrain d'Aïn El-Hammam, où à cause de l'urbanisation qui est passée de 1960 à 2009 de 5,6 ha à 26 ha soit une augmentation de 122% et qui a alourdi le glissement de terrain provoquant ainsi la catastrophe. 'Avant de faire l'extension urbaine, il faut des études, c'est pourquoi il est nécessaire d'avoir des cartes réglementaires grâce aux satellites qui couvrent la Terre entière et qui donnent régulièrement des informations sur les glissements de terrains et sur l'occupation des sols', a-t-il précisé. Et d'ajouter : 'Cette technologie permet de calculer les mouvements généralisés et les mouvements instantanés. Il est très important de faire des études pour aller au fond des choses', a-t-il conclu.
M. T.
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