Les prochains élus doivent rester parmi les citoyens.Il ne reste plus que quelques jours pour le lancement de la campagne électorale pour les législatives du 4 mai prochain. Les candidats sont sur les starting-blocks pour se lancer dans la course aux voix. Des voix qui n'ont pas hésité à réclamer un changement radical dans la conception de l'élu, elle-même. Sur la place publique de Tizi Ouzou, nous avons abordé des personnes de différents âges et de différentes catégories.Les jeunes abordés affirmaient presque en choeur que les candidats doivent rompre avec le modèle ancien de député. «Le député représente les citoyens de sa circonscription. Il est leur porte-voix devant le gouvernement», nous répond Samir, un jeune diplômé d'un institut privé qui refuse de se prononcer s'il va voter ou non. «Donc nous pouvons conclure que dans le passé, nous n'avons jamais été représentés. Les députés représentaient plus le gouvernement que les citoyens», ajoute son camarade, lui également diplômé en commerce international. Un aveu implicite, mais clair que les citoyens, essentiellement les jeunes, attendent un changement de comportement des élus. «On ne les voit jamais. Les plus chanceux peuvent les atteindre par une connaissance ou pour d'autres lors des visites de ministres, et les ouvertures et les clôtures des festivals. Si c'est comme ça qu'ils vont faire, alors moi, je reste chez moi le jour des élections», nous répond un autre jeune étudiant qui a été longtemps dans le mouvement syndical estudiantin. Nous avons aussi longuement discuté avec les autres catégories plus âgées. «Je ne peux rien vous dire. Je pense qu'on ne pourra jamais savoir quel est l'élu qui veut servir son pays et le peuple avec ses salaires. Il peut y avoir des élus sincères, mais va savoir. Il faudra à l'avenir revoir ces choses-là. Il faut revoir leurs salaires pour voir qui veut vraiment servir ces concitoyens», tranche Ali, un vieux retraité de l'éducation. Un autre retraité n'a pas hésité à les descendre en flammes à cause de leur absence totale lors des grèves qui ont justement marqué ce dossier. «Les prochains, j'espère qu'ils ne prendront pas position contre leurs électeurs comme ils l'ont fait pour nos retraites. Cela se comprend pour ceux des partis majoritaires à l'APN, mais où étaient ceux de l'opposition'», martèle-t-il. C'est le même son de cloche au sein de la gent féminine qui n'hésitait pas à relever le caractère folklorique du mode par lequel les députés défendent la femme en général. «Sans cette loi qui leur impose notre présence, ils ne nous auraient même pas laissé figurer dans les listes. Dans l'avenir, les élus doivent arrimer leurs voix aux demandes de leurs électeurs et du peuple en général», explique une femme rencontrée à la Maison de la culture et qui a toujours milité dans le mouvement associatif. Une autre femme va jusqu'à proposer de faire signer par le député un contrat «moral» avec les militants des partis qui les proposent sur leurs listes. «Oui, le député accomplit un contrat moral durant son mandat. Même s'il sort gagnant sur le plan financier, j'estime qu'il doit faire son examen de conscience une fois sorti du boulevard Zighout-Youcef», préconise-t-elle.
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Posté Le : 04/04/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel BOUDJADI
Source : www.lexpressiondz.com