Algérie

"Il faut décréter un état d'urgence nationale pour les élites"




Ahmed Djebbar, ancien ministre de l'Education nationale, professeur émérite à l'université des sciences et des technologies de Lille Des prix qui encouragent les chercheurs, un projet de création d'une direction chargée de ramener les enseignants chercheurs algériens exilés' Cela vous donne-t-il envie de revenir ' Toute initiative dans le sens d'une intégration effective des compétences algériennes dans la dynamique nationale est une bonne chose. Mais les initiatives, dans ce domaine, n'ont pas manqué depuis la fondation de l'Université algérienne. Moi-même, j'en ai tenté quelques -unes qui sont restées sans lendemain. Il faudrait donc, et en premier lieu, faire un audit, réalisé par des personnalités ou un organisme indépendant, pour recenser toutes les initiatives, évaluer leur degré d'efficacité et leurs résultats, repérer leurs insuffisances. Il faudrait ensuite, et je suis très sérieux en écrivant cela, décréter un « état d'urgence national » à propos des élites et de la recherche d'une manière générale. Quant à l'idée de créer une « direction de la recherche scientifique » qui se consacre à la résolution du problème des élites algériennes à l'étranger, elle est la bienvenue à condition qu'elle ne soit pas une énième structure du ministère qui risque de s'enliser dans les difficultés de la gestion bureaucratique et dans les interventions occultes sans aucun lien avec les buts scientifiques déclarés. Je suggèrerai plutôt une « Agence de valorisation des compétences nationales », sous tutelle du ministère ou mieux encore de la présidence de la République, qui disposerait d'une autonomie décisionnelle et, surtout, financière (avec un statut d'EPIC). En ce qui me concerne, les nouvelles initiatives annoncées ne modifieront pas mes choix et ceux des collègues que je connais et qui sont dans une situation semblable, mais je souhaite qu'elles modifient notre statut. En effet, vos lecteurs doivent savoir que, comme d'autres collègues travaillant à l'étranger, j'ai encadré des magister et des doctorats algériens, depuis plus de vingt ans, sans jamais avoir pu obtenir une définition claire de mon statut. Presque tous les mois, je viens donner des cours, des conférences ou encadrer des chercheurs. Mais lorsque j'évoque la question de la rémunération de mes prestations, des difficultés apparemment insurmontables sont souvent invoquées. Cela dit, et sans avoir attendu des décisions concrètes qui ont tardé à venir, je continue à dispenser mes formations, en Algérie, en faisant abstraction de tous ces freins et en attendant que des décideurs puissent un jour apporter un début de réponse au problèmes des élites.|L'actuL'Agence nationale pour le développement de la recherche universitaire (ANDRU) a remis hier le Prix 2009 de la meilleure publication scientifique à cinq chercheurs : Khaldoun Bachari (chimie organique appliquée), Nadjia El Saâdi (mathématiques appliquées), Fouzia Ould Kaddour (physique), Farid Yaici (sciences économiques) et Farha Zeraoui Salah (droit).|


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