Le docteur Arezki Chenane, Maître de conférences à l'université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, spécialiste du développement durable des territoires, livre ses recommandations et de nouvelles idées.L'Expression: L'Etat lance une campagne de reboisement et replantation après les incendies. Que conseillez-vous pour les agriculteurs à ce propos'
Docteur Arezki Chenane: Vous savez, les incendies ayant ravagé les vergers arboricoles et les arbrisseaux, ont défiguré le paysage des territoires montagneux nécessitant une réhabilitation. C'est pourquoi, le reboisement nécessite une véritable stratégie qui devra être conjointement conduite par l'Etat et les spécialistes universitaires et techniciens, en matière d'adaptation des sols aux différentes cultures et arbres à planter. À ce titre, il est nécessaire avant de planter et de reboiser de manière pléthorique ou même anarchique, de dresser un diagnostic des besoins en matière de la nature des sols, mais aussi prendre en considération l'aspect économique. Il est temps justement de développer les cultures générant des produits du terroir présentant des qualités nutritives importantes. De ce fait, les exploitants agricoles doivent saisir cette situation désastreuse, certes, comme opportunité pour introduire de nouvelles variétés d'arbres, pouvant s'adapter à nos sols et qui procureront beaucoup de bienfaits écologiques et environnementaux, sociaux et surtout économiques. Cette opération de reboisement doit être inscrite dans ce cadre, d'autant plus que l'opération d'indemnisation touchera ce volet principalement.
Faut-il recommander de nouvelles variétés ou reprendre celles anéanties par les incendies'
Justement, vous venez de conforter et étayer nos propos, précédemment développés. Nous devons prendre au sérieux cette opération dans le contexte d'études à réaliser pour diagnostiquer les territoires, pas seulement, sur le plan de la structure et la composition des sols, mais de prendre en compte les différentes dimensions socio-économiques. À ce titre, il est primordial de réaliser ces études dans le cadre de la loi montagne et du fonds de montagne pour venir en aide à ces territoires vulnérables qui peuvent à terme être un réservoir de produits du terroir à labelliser par la suite.
On parle de pertes dans de nombreux domaines suite aux feux du mois de juillet, mais on évoque peu leur impact sur les écosystèmes et l'environnement en général. Quelle est la situation à ce sujet justement'
Effectivement, l'impact de ces incendies sur les écosystèmes et l'environnement sont très visibles, notamment sur le plan de la dégradation de l'environnement et les différentes détériorations des paysages avec le phénomène de l'érosion des sols et des glissement des terrains qui commencent déjà à être constatés, suite aux feux de forêt ayant ravagé les sols. La situation est, certes, alarmante mais nous pouvons remédier si nous engageons des études sérieuses à ce sujet, en mobilisant les centres de formation et l'université en particulier, pour mesurer les différents impacts des feux de forêt et tracer une stratégie cohérente et adaptée aux différentes problématiques du développement durable qui doit être humainement vivable, économiquement viable et écologiquement sain.
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Posté Le : 18/11/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel BOUDJADI
Source : www.lexpressiondz.com