Algérie

"Il faut d'abord remettre de l'ordre"




img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P141014-16.jpg" alt=""Il faut d'abord remettre de l'ordre"" /En plus du Pr Chitour, l'économiste Chafik Ahnine et le conseiller du secrétaire général de l'Ugta, Lakhdar Badredine, ont expliqué pourquoi ils estimaient qu'il était trop tôt pour que l'Algérie adhère à l'OMC.OMC: adhérer ou pas' Le débat fait rage en Algérie, mais franchement quand n'est pas un spécialiste, on n'y comprend pas grand-chose. Hier, le forum du quotidien national El Moudjahid accueillait une conférence-débat sur le sujet. Parmi les intervenants figurait le professeur émérite Chems Eddine Chitour. Ce polytechnicien connu pour sa vision globale sur toutes les questions d'actualité, à éclairer de par sa lanterne. Texto il lance: «L'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est secondaire.» En effet, pour le Pr. Chitour le vrai débat n'est pas là, mais se situe dans l'avenir économique du pays. De quoi sera fait demain' «Peut-on continuer à se tenir le ventre à chaque fois que le baril de pétrole frémit'» s'interroge-t-il pour expliquer la situation économique actuelle. «On est une économie de rente. On a 30.000 importateurs pour 300 exportateurs. Jusqu'à quand pourrons-nous supporter cette situation'», ajoute-t-il «On est en train de faire du social. Certes, c'est bien de construire 2 millions de logements. Mais en parallèle qu'avons-nous fait de durable' Comment allons-nous faire quand la rente sera terminée'», soutient-il. «Il faut aller vers une transition qui nous mènera vers une économie de la connaissance. On doit créer de la richesse», assure-t-il avant de remettre en cause la politique «abusive» des subventions énergétiques. «Il faut expliquer aux gens qu'ils ne payent pas l'énergie à son prix de un dollar pour être revendue à 13 dinars en pompe à essence», suggère-t-il. «Il n'est pas normal que quelqu'un qui utilise l'eau pour remplir une piscine ou faire fonctionner une usine paye le même prix que celui qui l'utilise pour boire. On doit revoir notre politique de subvention en essayant de protéger le pouvoir d'achat des couches les plus vulnérables», poursuit avec patience le Pr Chitour. «Alors pour revenir à l'OMC, je pense que ce n'est pas le moment. On doit d'abord régler tous ces problèmes. Remettre de l'ordre chez-nous, ensuite on pourra parler de l'OMC surtout que pour le moment on n'à rien à vendre vu que le pétrole et le gaz se vendent hors OMC», réplique-t-il.L'avis du Pr Chitour est partagé par les deux autres intervenants lors de ce forum, à savoir l'économiste Chafik Ahnine et le conseiller du secrétaire général de l'Ugta, Lakhdar Badredine. Il estime même que l'adhésion à l'OMC sonnera la fin de l'économie algérienne prenant l'exemple des modèles tunisien et marocain. «La Tunisie a perdu plus de 380.000 emplois lors de son adhésion à l'OMC rien que dans le domaine du textile», rapporte Lakhdar Badredine. «Mais ce qui me fait le plus peur est la stabilité du pays qui risque d'être frappé avec le chômage qui fera suite à cette adhésion. Les problèmes en Tunisie ont débuté avec l'OMC...», atteste-t-il. «L'OMC: oui, mais quand on sera prêt...Ce qui n'est pas le cas pour le moment!», ont conclu les trois experts.




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