« Il faut criminaliser le colonialisme »

Criminaliser le colonialisme et mettre en exergue les atrocités subies par le peuple algérien n'est que justice pour les martyrs. C'est ce qu'a souligné l'ancien député du FFS, Mohamed-Arezki Ferrad, hier, au forum d'El Moudjahid. Initiée en coordination avec l'association Machaâl Echahid, cette rencontre, tenue à l'occasion de la célébration de la Journée nationale du chahid, a permis à Mohamed-Arezki Ferrad de dévoiler le contenu de son livre, « Les martyrs ont des yeux ». « Ce livre est un hommage aux 5 millions de martyrs tombés au champ d'honneur entre 1830 et 1962 », a-t-il affirmé d'emblée, avant de préciser que ce travail « vise à donner à nos enfants des informations exactes ». Pour cet écrivain, aucun livre relatant l'histoire de la guerre de Libération nationale n'a consacré ses pages aux principes pour lesquels les martyrs ont combattu et donné leur vie. « Connaître ces principes, c'est prémunir notre pays contre toute tentative de déstabilisation », a-t-il estimé. Mohamed-Arezki Ferrad est longuement revenu sur les atrocités commises par l'armée française en Algérie. Il a cité, entres autres, la politique de la terre brûlée, la loi sur l'indigénat « qui constitue un crime contre l'humanité », « les atteintes à l'honneur de nos filles et la tentative d'éradication de l'identité algérienne en brûlant medersas et zaouïas ». Evoquant les brutalités commises à l'encontre des Algériens, l'écrivain a demandé la criminalisation du colonialisme. « Cela ne veut pas dire mettre un terme aux relations bilatérales ni que nous sommes contre le peuple français dont certains citoyens ont soutenu la cause algérienne et combattu à nos côtés », précisera-t-il. Sur la fidélité aux principes des martyrs et à la proclamation du 1er Novembre 54, Mohamed-Arezki Ferrad avoue que « de grandes réalisations ont été menées et des acquis obtenus, mais des lacunes persistent. L'Algérie, libérée par le peuple, pourrait se porter mieux ».