Constat - De l'avis des juristes, les peines appliquées ne sont pas à la mesure du crime.
En général, tout véhicule ou objet ayant servi dans un crime ou délit est passible de saisie définitive. Avec la souplesse de la législation actuelle, c'est à peine si les moyens de transport sont immobilisés pour la durée d'un mois. «Le vol de sable devrait être criminalisé.», selon des juristes qui ont eu à traiter des dossiers de ce genre. «Quelqu'un qui va charger un camion ou un tracteur agricole avec une richesse qui appartient à tous les Algériens, vole des milliards. Il doit être puni pour vol qualifié.» «Le crime de vol qualifié, poursuivent nos interlocuteurs, est présumé dès l'instant où le transporteur ne possède pas le titre lui permettant d'être en possession de la matière transportée, du fait même que cette dernière ne peut appartenir qu'au domaine de l'Etat.» Certains fonctionnaires se retrouvent propriétaires de camions, de villas et de commerces juteux par le biais de leur «quote-part» dans le vol à grande échelle du sable de mer, des galets et du sable des rivières, en protégeant les voleurs. Les trafiquants pris en flagrant délit au niveau des barrages de la police ou de la Gendarmerie nationale paient, à la place de leurs patrons, en écopant de peines de prison. Dans «le contrat de travail» entre le camionneur et le baron, il est spécifié que la famille du chauffeur emprisonné doit continuer à recevoir le salaire convenu par les propriétaires de camions. La mise à la fourrière est compensée par le versement des frais et une somme fixée entre 5 000 et 10 000 DA/jour durant l'arrêt du véhicule. C'est ce que nous avons appris par des sources chargées du dossier. Ce qui rend le problème du pillage de sable très grave, c'est que l'action de dégradation est ininterrompue. Les «barons» ne pensent qu'à leurs intérêts et agissent par l'intermédiaire d'individus qui ne prennent pas en considération les dégâts qu'ils causent à la nature. Un texte pour protéger les richesses naturelles avec plus de sévérité et de rigueur s'impose, car c'est le seul moyen légal de surmonter le dilemme des services de sécurité et de la justice, insistent de nombreux observateurs. Le texte actuellement en vigueur donne, en effet, l'impression vraie ou fausse, d'avoir pour but de protéger les sites naturels, mais pas forcément de réprimer le pillage. Outre le sable, il y a le liège, le corail, les câpres, la mousse de liège et la souche de bruyère pour ne citer que ces exemples de vol et de pillages des richesses du pays.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 11/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R K
Source : www.infosoir.com