"Il faut créer un écosystème en état de marche"

La loi de finances 2018 obligeait tous les commerçants à se doter d'un terminal de paiement électronique (TPE) avant fin 2019. Il ne serait cependant pas possible de le faire, la loi de finances 2020 ayant repoussé l'échéance à 2021. Pourquoi le commerce électronique n'arrive-t-il pas à se développer en Algérie ' Ouadah Noureddine, expert en TIC, chercheur au CDTA (Centre de développement des technologies avancées), a contribué au lancement de la start-up Isiniaa et de l'espace "Fikra-Tech". Isiniaa est une entreprise exerçant dans les domaines du télémarketing, de la veille technologique et l'intelligence économique, de systèmes informatiques (matériels et logiciels), de l'installation de réseaux et traitement de données. Dans une déclaration qu'il nous a faite, il a tenté de cerner les raisons pour lesquelles les choses n'avancent pas du tout comme le voudront les professionnels de la monétique et du commerce électronique.De son point de vue, le commerce électronique devrait faire partie d'un écosystème cohérent de services facilitant l'interaction entre les administrations, les banques et autres organismes, et assurant, facilitant ou rendant possible une interopérabilité dans un ensemble de secteurs. Or, relève-t-il, le pays n'a pas encore développé une infrastructure d'écosystème complet intégrant le commerce électronique. Et il appartient à l'Etat, dont c'est la mission, de créer, ajoute-t-il, des plateformes auxquelles il fera participer des start-up qui soient en mesure d'apporter leur pleine contribution au développement du commerce électronique. L'expert estime que, pour assurer une parfaite complémentarité et une réelle synergie entre les acteurs, "on a toujours appelé à la mise en place d'un haut commissariat aux nouvelles technologies, à l'image de ce qui a été fait dans le domaine de l'énergie". Cela permet, selon lui, d'"éviter que chacun travaille de son côté". Car, poursuit-il, "quand on éparpille les moyens entre une multitude de projets mal ficelés, on perd de vue l'approche globale systématique et on perd en efficacité".

Y. S.