Algérie

«Il faut consommer algérien»


«Il faut consommer algérien»
- Comment appréhendez-vous la question des importations des produits dits superflus 'On a toujours défendu l'idée de consommer algérien dans tous les secteurs : agroalimentaire, textile, électronique, électroménager et autres. Nous voulons arriver à une autonomie de consommation, pour la simple raison qu'on constate aujourd'hui que notre dépendance aux produits étrangers finira un jour par mettre en péril notre sécurité alimentaire.Nous avons dénoncé bien avant cette crise de chute des prix du pétrole l'importation de certains produits considérés comme secondaires et superflus. Je peux citer, entre autres, le pain, le pain congelé, les sacs en plastique ramenés d'Espagne, les cure-dents, les déchets de bois, ou encore l'eau minérale, alors que nous en avons plus de 40 marques, etc.Il faut dire aussi qu'en plus du fait que nous sommes en train de dépenser de l'argent pour importer des produits inutiles qui nuisent à la production nationale et à l'économie du pays en général, ces importations font écouler sur le marché des marchandises qui sont, souvent, de bas de gamme, de mauvaise qualité et ne répondant pas aux normes requises.- Pouvez-vous nous donner quelques exemples 'C'est le cas, par exemple, du secteur automobile où on trouve maintenant sur le marché national des véhicules qui ne sont pas aux normes européennes. Ce phénomène est aggravé par le fait qu'il n'y a pas de laboratoires de contrôle qualifiés. Nous attendons, à ce propos, la mise en service du laboratoire de Sidi Abdellah, dont on dit qu'il sera une référence en la matière à l'échelle africaine.De plus, nous constatons que beaucoup de marques ne s'impliquent pas et évitent d'enregistrer leurs produits auprès de l'Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI), laissant ainsi libre cours aux importateurs d'écouler sur le marché des produits contrefaits.Tout le monde sait que les produits cosmétiques disponibles sur le marché sont, dans leur majorité, des marques contrefaites, certaines d'entre elles sont installées en Algérie, mais n'ont pas enregistré leurs produits à l'INAPI. Selon certaines statistiques, plus de 30 000 chaudières contrefaites ont été saisies par les Douanes.- Comment les consommateurs réagissent-ils face à cela 'Nous recevons quotidiennement des appels téléphoniques de la part des consommateurs qui demandent des renseignements sur des produits des marques bien précises. Notre rôle est de les orienter, mais aussi de les encourager à acheter de la marchandise fabriquée localement. Les produits locaux sont sûrs et la contrefaçon dans la production nationale est presque nulle, en plus du fait que nos opérateurs nationaux garantissent un service après-vente.