Algérie

Il faut chercher l'argent là où il se trouve



Il faut chercher l'argent là où il se trouve
Pour les experts, il faut passer par une cure d'austérité nécessaire pour réduire la dépense publique et éviter le pire dans les deux années à venir.Les recettes préconisées par les spécialistes, incontournables si on veut traverser le gué sans trop de dégâts, se répercuteront forcément sur le pouvoir d'achat des ménages, déjà mis à mal sous l'effet conjugué de la dépréciation de la valeur du dinar et d'une inflation qui avoisine les 6%. Et pourtant, il existe des niches inexplorées qui peuvent rapporter à l'Etat 40 milliards de dollars/an. Mais cela suppose une volonté politique qui fait défaut, du moins jusqu'à présent. Au demeurant, Il est communément admis que la vertu des responsables politiques, au-delà de leur appartenance politique ou idéologique, doit avant tout se nourrir de la légitimité populaire à travers les urnes. C'est l'unique condition pour que les citoyens adhérent à leur démarche et rétablir le lien de confiance entre gouvernants et gouvernés, rompu depuis des années chez nous. Evidemment, il faut absolument rationnaliser la dépense publique pour éviter de recourir systématiquement au budget de l'Etat, au risque d'aggraver dangereusement le déficit de la balance des paiements et commerciale et de retomber dans la spirale infernale de l'endettement extérieur. Tout le monde en convient ! "La conjoncture actuelle est certes difficile mais elle offre aussi une excellente opportunité d'introspection et de prise de décisions audacieuses pour construire une nouvelle vision économique et modifier nos modes de fonctionnement et de régulation", avait déclaré Sellal lors de cette table ronde. Soit, mais fallait-il pour autant culpabiliser le peuple, plus victime d'une gouvernance débridée qu'acteur dans la crise qui nous frappe de plein fouet aujourd'hui ' Dans l'attente d'une relance de la croissance économique comme seule solution à la crise et qui demandera une période de maturation, bien que nous ayons perdu beaucoup de temps par faute de stratégie clairement définie, il faut prendre dans l'immédiat un certain nombre de mesures pour renflouer les caisses de l'Etat. À commencer par la réduction du train de vie de l'Etat et ses démembrements qui frise l'irraisonnable, ensuite l'arrêt au recours excessif aux moyens L'ère de duTrésor public pour financer des projets d'infrastructure dont certains relèvent de la recherche du prestige. Dans une euphorie de rentrée financière, lorsque le baril du pétrole dépassait les 120 dollars le baril, les décideurs, sur fond de "populisme", ont cédé aux exigences de chaque chef-lieu de wilaya, voulant avoir son aéroport, son tramway... la deuxième cause de l'hémorragie de nos ressources en devise fortes est bien évidemment le niveau intolérable de nos importations qui avoisinent toujours les 60 milliards de dinars. Ouyahia, secrétaire général du RND et néanmoins directeur de cabinet de la présidence de la République, lors de sa dernière conférence de presse, avait déclaré : "Si nous continuons à ce rythme d'importations, c'est la mort". Tout le monde le dit. Mais alors qu'attend-on pour agir ' où en sommes-nous avec la substitution de la production nationale à l'importation ' Importer les inputs nécessaires au fonctionnement de l'appareil de production national, oui, mais importer du n'importe quoi, y compris de la pacotille, c'est un crime économique et moral contre les intérêts de la nation. I'instauration un contrôle strict au niveau des frontières, sans enfreindre les règles de l'OMC, pour vérifier si les produits importés correspondent aux normes internationales de qualité, nous permet d'économiser, selon de nombreux spécialistes, plus de 10 milliards de dollars/an. Reste la captation de l'argent de notre diaspora installée à l'étranger et l'amélioration du climat des affaires pour attirer d'avantages d'IDE ; cela suppose une crédibilité des institutions, une adaptation ainsi qu'une stabilisation de l'environnement juridico-politique afin de créer le lien de confiance avec ces investisseurs potentiels. Enfin, demeurent en suspend l'épineuse question des subventions et l'impôt sur la fortune. Si pour la première il faut s'orienter vers une subvention ciblée des catégories sociales vulnérables, la seconde relève beaucoup plus d'une problématique politique, sachant que l'Algérie d'aujourd'hui compte plus de 5000 milliardaires. Il ne faut pas cependant perdre espoir, d'autant que notre pays dispose d'immenses potentialités naturelles et surtout d'une jeunesse qui en veut.A. H.




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