Algérie

«Il faut arriver à une plateforme qui fasse consensus»



? Comment l'idée est venue d'organiser une telle initiative et quel est son objectif 'L'idée d'une telle initiative est venue des membres de la Confédération des syndicats algériens. Alors que le pays vit actuellement une conjoncture particulière et une situation de blocage inédite, le pouvoir veut organiser une élection le 4 juillet ! Une action qui s'inscrit en porte-à-faux des revendications de la rue. Le peuple ne veut pas de cette élection. Il demande une transition, d'où, entre autres, l'impasse et le risque de pourrissement.
Pour sortir de cette situation, on a pensé à proposer un plan de sortie de crise et on s'est dit, après l'élaboration de la feuille de route de la Confédération des syndicats algériens (CSA), pourquoi ne pas élargir la discussion à d'autres syndicats et associations. Chose faite. Cette première rencontre est préliminaire, en attendant la prochaine prévue le 25 mai et qui sera plus décisive
? Qui a pris part à cette rencontre '
Nous étions 44 entre syndicats et associations nationales agréés. Les participants ont livré leurs analyses et ont fait plusieurs propositions à même de sortir le pays de ce tourbillon. La rencontre d'hier était consacrée exclusivement au débat, certains participants avaient rédigé une feuille de route et d'autres non. Ces derniers nous ont demandé de leur remettre la nôtre pour qu'elle leur serve de base de travail. La réunion du 25 mai sera celle des décisions et sera sanctionnée par une plateforme ou une feuille de route commune.
? Votre action sera-t-elle élargie aux partis politiques ou à d'autres entités '
Oui, la rencontre nationale sera éventuellement élargie aux partis politiques, mais seulement les formations politiques qui n'ont aucun lien avec le régime en place. Nous cherchons à ratisser large et nous ciblons les parties crédibles afin de mettre sur pied un document commun regroupant les propositions de larges segments de la société.
? S'agit-il là d'un début de structuration du mouvement populaire '
Loin de nous la structuration du mouvement populaire, né le 22 février, mais il s'agit de préparer une proposition commune de nos syndicats et associations. Il est très difficile de structurer un mouvement qui draine plus de 20 millions de manifestants, mais il y a la nécessité de réfléchir comment avoir des représentants du mouvement de chaque wilaya.
Notre confédération s'aligne avec le peuple qui demande, chaque vendredi, le départ des anciens du régime avec son slogan «Klitou lebled ya sarrakine». Cependant, l'impasse dans laquelle se trouve le pays exige de la société des réactions positives et toutes les actions sont les bienvenues pour sortir de la crise.
? Le peuple en est à son 13e vendredi et le pouvoir refuse toujours de répondre favorablement à ses principales revendications. A votre avis, pourquoi cette attitude '
C'est la question que chacun de nous se pose. Un énorme fossé sépare le peuple et le pouvoir. Ce dernier est autiste aux cris et aux exigences de la rue. Le pouvoir en place s'est précipité à appliquer l'article 102, qui est un changement dans la continuité, pour éviter la période de transition. A mon avis, ils veulent étouffer ce mouvement, pour qu'il ne fasse pas l'effet domino dans les autres pays arabes, car il est possible que le pouvoir central actuel subisse des pressions de la part des pays qui ne verront pas d'un bon ?il une Algérie stable et prospère, sinon le mouvement actuel peut faire boule de neige et atteindre des pays arabes.
? Vous plaidez pour l'ouverture d'un dialogue ' Si l'institution militaire ouvre le débat, allez-vous y participer '
Oui, nous sommes pour le dialogue et si le pouvoir central ouvre le débat, nous participerons. S'il y a dialogue, c'est qu'il y a quelque part une volonté politique pour une sortie de crise. Mais notre objectif est de participer avec notre plateforme commune. La prochaine rencontre, nous allons discuter des propositions de chaque dynamique et chercherons une intersection, c'est-à-dire des points communs. S'agissant des questions qui divergent, nous allons essayer de trouve un compromis.
En dehors des analyses des uns et des autres, la feuille de sortie de crise sera celle débattue et enrichie par l'ensemble des participants. L'idéal est d'arriver à une plateforme commune, un document de référence qui fasse consensus.
? En ce qui vous concerne, qu'avez-vous proposé ' Quelle est votre préoccupation première '
Pour ce qui est du Snapest, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, nous avons proposé de faire une évaluation de toutes les crises qu'a vécues l'Algérie depuis 1962, puis de déterminer les causes influentes pour ne plus vivre ces crises répétitives. Si l'on fait un bon diagnostic, on peut dire qu'on va prémunir l'Algérie des crises à l'avenir.


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