Algérie

«Il faut aller vers une trêve politique»Ali Fawzi Rebaïne appelle à un débat avant la présidentielle



«Il faut aller vers une trêve politique»Ali Fawzi Rebaïne appelle à un débat avant la présidentielle
Le président de Ahd 54 revient sur la situation économique, sociale et politique du pays. Il rappelle que le pays a dépensé, sous la présidence de Bouteflika, 500 milliards de dollars.Une «trêve politique» et un «sérieux débat impliquant toutes les forces politiques du pays». C'est la proposition du président du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne. Intervenant hier au forum du quotidien Liberté, il estime qu'il est encore temps, à six mois de l'élection présidentielle d'avril 2014, d'enclencher une nouvelle dynamique politique dans le pays. «Les responsables politiques ne se parlent plus depuis des années. Le pouvoir a tout fait pour les diviser. Nous estimons qu'il est encore temps d'aller vers cette trêve politique. Cette initiative consiste à mettre les conditions nécessaires pour permettre à tous les acteurs de s'assoire autour d'une table et discuter de l'avenir du pays», précise-t-il.
Dans ce sens, il annonce avoir déjà rencontré des responsables de partis islamistes. Candidat malheureux aux scrutins présidentiels de 2004 et 2009, celui, qui se présente comme étant «le seul vrai opposant au président Bouteflika», refuse de polémiquer sur les intentions des uns et des autres en prévision de la prochaine élection. Il rechigne également à commenter les différents scénarios avancés jusque-là concernant la prochaine échéance. Selon lui, la multiplication des scénarios constitue un véritable danger pour l'Algérie. «Le plus grand danger pour le pays et de multiplier les scénarios. Cela participe à entretenir cette brume politique qui n'est bénéfique pour personne. Le danger consiste aussi en l'absence d'une volonté politique d'asseoir une sérieux débat sur les intérêts internes et externes de l'Algérie», insiste-t-il.
Faisant une rétrospective de son passé de militant pour les droits de l'homme et de prisonnier politique dans les années 1980, Ali Fawzi Rebaïne charge «ces enfants du système que l'ont présente aujourd'hui comme des opposants pouvant constituer une alternative politique pour le pays». Il fait notamment allusion à l'ancien secrétaire général du FLN, Ali Benflis, et à Mouloud Hamrouche, qualifiés souvent «de grosses pointures pouvant peser lourd lors du rendez-vous électoral de 2014». «Moi je ne suis pas militant depuis hier. J'ai un passé derrière moi. Je n'attends pas le feu vert des militaires pour décider de ce que je veux faire. Ce n'est pas le cas pour ceux qui étaient dans le système pendant des années avant d'être éjectés, qui tentent de se présenter comme des opposants», persifle-t-il, affirmant que «la décision de prendre part à la prochaine élection dépend seulement de la volonté des militants de Ahd 54».
«Les propos de Saadani n'engagent que lui»
Le leader de Ahd 54 plaide aussi pour un débat de fond sur l'avenir du pays : «Il faut aller vers un débat de fond. La trêve politique permettrait de discuter de l'avenir du pays afin d'asseoir un vrai débat avec les partenaires politiques pour parvenir à une issue bénéfique pour tous.» A une question sur les différentes sorties du secrétaire général du FLN, Amar Saadani, qui a tiré sur le DRS et qui fait le forcing pour une candidature de Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat, Ali Fawzi Rebaïne rétorque : «Les propos de Amar Saadani n'engagent que lui. Je ne prête pas attention à ce qu'il dit. Par contre, je tiendrais compte des propos de Khaled Nezzar et Ali Haroun qui avaient assumé des postes de responsabilité importants.»
Le président de Ahd 54 revient, par ailleurs, sur la situation économique, sociale et politique du pays. Il rappelle d'abord que le pays a dépensé, sous la présidence de Bouteflika, 500 milliards de dollars. «Où est passé cet argent '», interroge-t-il, critiquant le système de justice et la politique de lutte contre la corruption. «C'est une justice à deux vitesses. Personne ne demande de comptes aux anciens chefs de gouvernement», déclare-t-il, en déplorant une politique de règlement de comptes.


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