Algérie

«Il faut absolument préserver les réserves prouvées»



La préservation des réserves d'hydrocarbures prouvées est la priorité du ministère de l'Energie. Pour le premier responsable du secteur, il y va de la sécurité énergétique du pays. Pour ce faire, «il va falloir arbitrer» et prendre des «décisions courageuses».Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Pour Abdelmadjid Attar, la sécurité énergétique relève de la souveraineté nationale. La garantie nécessite, selon lui, une économie d'énergie de façon, dit-il, «à préserver au moins les réserves prouvées qui sont dans le sous-sol pour les dégager dans le futur».
Même s'il assure que l'Algérie n'a pas à s'inquiéter au moins jusqu'à 2040, il avertit, toutefois, que si sa consommation en hydrocarbures se poursuit sur ce rythme, elle aura à affronter de sérieux problèmes au bout de dix ans. «Nous avons toujours accordé la priorité à la consommation intérieure, mais il arrivera le jour où il n'y aura plus de réserves que pour la consommation intérieure. Nous n'aurons pas de problème de sécurité énergétique mais de rente», précisera-t-il, hier lundi, sur les ondes de la radio nationale chaîne 3.
Pour rappel, 96% des recettes nationales d'exportation proviennent des hydrocarbures. «Un beau jour, il va falloir arbitrer», ajoute-t-il.
Le ministre de l'Energie estime ainsi que seule la prise de «décisions courageuses» permettra de préserver les ressources énergétiques. D'autant que, poursuit-il, «ce qui reste à découvrir est coûteux. Nous pouvons trouver des gisements de petite taille et de moyenne taille, mais cela nécessite de nouvelles technologies et de nouvelles techniques, mais aussi des études plus poussées d'abord pour les trouver, puis pour les exploiter. Les gisements qui restent à découvrir sont, ou bien complexes ou alors loin, d'où la nécessité de construire de nouvelles infrastructures et de nouveaux pipes de transport», explique-t-il.
Il cite ainsi l'exemple de l'exploitation en offshore dont le coût d'exploitation d'un puits est au-delà de 100 à 150 millions de dollars. «Ce n'est pas demain que nous allons exploiter l'offshore et, d'ailleurs, nous ne pouvons pas le faire sans partenariat».
Il affirme que l'entreprise nationale Sonatrach n'a ni les moyens financiers ni les moyens technologiques pour ce qui est complexe. «Nous avons besoin de partenariat», dit-il encore. Mais comment l'Algérie peut-elle faire face à ce défi ' Abdelmadjid Attar évoque d'abord le renouvellement des réserves prouvées. «Il faut absolument augmenter les réserves connues car celles-ci ne sont pas suffisantes», dit-il.
Il insiste également sur le changement du mode d'exploitation des gisements nationaux. «Nous soutirons trop sans tenir compte du taux de récupération ultime. Un gisement a besoin d'un entretien», a-t-il expliqué. Il souligne à cet effet, que notre pays a consommé un peu plus de 50% de ses réserves d'hydrocarbures prouvées et exploitées depuis 1962. «Aujourd'hui, le niveau des réserves prouvées est de 2 500 milliards de mètres cubes de gaz, et de 1,7 milliard de tonnes de pétrole», précise-t-il. L'invité de l'émission reconnaît, par ailleurs, que notre pays a, certes, pris beaucoup de retard dans ce domaine mais plaide pour une transition énergétique basée sur «énormément d'actions de réalisation de projets avec les énergies renouvelables».
Ry. N.


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