«Il faudra deux fois plus d'eau pour assurer la sécurité alimentaire d'ici 2050»

Dans une nouvelle approche basée sur une meilleure exploitation des écosystèmes, le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) propose la conception de politiques combinées entre environnement et agriculture, afin d'optimiser la productivité agricole et de préserver les ressources naturelles, notamment l'eau, selon le rapport de ce programme publié la semaine dernière.
Défi : garantir la sécurité alimentaire de la population mondiale qui devrait atteindre le seuil de 9 milliards d'habitants à l'horizon 2050 et améliorer son cadre de vie. «Il faut passer de systèmes de production alimentaire à des agroécosystèmes qui offrent une plus grande variété de services», précise le rapport du PNUD, présenté dans le cadre de la semaine de l'eau mondiale à Stockholm. Sinon, «il faudra deux fois plus d'eau qu'actuellement pour assurer la sécurité alimentaire mondiale d'ici à quatre décennies», avertit le même rapport. «Actuellement, 1,6 milliards de personnes vivent dans des zones déjà en proie à une pénurie d'eau et on pourrait rapidement arriver à deux milliards si rien ne change», alerte le même document. Il précise encore : «Si l'on maintient les mêmes pratiques agricoles et les mêmes régimes alimentaires actuels, si l'urbanisation croissante se poursuit', la quantité nécessaire à l'agriculture (qui est de 7 130 kilomètres cubes aujourd'hui) augmentera de 70% à 90% pour nourri neuf milliards d'habitants d'ici à 2050». Pour y remédier à cette situation affreuse et afin de l'éviter avant qu'elle règne, le programme des Nations unies pour l'environnement suggère d'appuyer une politique de gestion et d'investissement harmonisant les trois facteurs : écosystèmes, eau et nourriture. Cela pourrait «empêcher la pénurie d'eau et d'aider à satisfaire la demande accrue de nourriture par une population mondiale estimée à 9 milliards en 2050», précise le rapport du PNUD. Ainsi, ce dernier propose la diversification des cultures, la plantation des arbres sur terres arables et d'exploiter au mieux les eaux pluviales, ajoute le document élaboré par les Nations unies avec l'Institut international de gestion des ressources en eau (IWNI).